Le capitaine Honoré d’Estienne d’Orves, grand résistant français exécuté par les nazis en 1941 au Fort du Mont-Valérien, a été choisi pour donner son nom à un lycée de Carquefou, en Loire-Atlantique. Une décision qui n’a pas fait l’unanimité, plusieurs élus régionaux dénonçant le choix d’un homme “de droite monarchiste”.
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Un an après son ouverture, un lycée de Carquefou (Loire-Atlantique) devrait enfin être baptisé “Lycée Honoré d’Estienne d’Orves”, en mémoire à un officier de marine, résistant et mort en martyr en 1941 au Fort du Mont-Valérien, à Suresnes. Une proposition qui n’a pas plu à certains élus au Conseil d’administration de l’établissement ainsi qu’à des élus d’opposition de la région qui craignaient de mettre à l’honneur un homme “issu de la droite monarchiste”, comme l’a souligné l’élu socialiste Éric Thouzeau.
“Un message d’engagement, de dévouement, de civisme et de patriotisme”
Si des contre-propositions telles que l’astrophysicien Hubert Reeves et l’informaticien Alan Turing ont été formulées, Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire, a confirmé le choix d’Honoré d’Estienne d’Orves. “La Région est très fière d’avoir proposé et porté jusqu’à son adoption définitive cette nouvelle dénomination”, a-t-elle indiqué à Ouest France. “En choisissant ce nom, la Région des Pays de la Loire honore d’abord l’une des figures les plus héroïques de la Résistance, celle d’un héros national qui s’est battu pour la liberté de la France jusqu’à donner sa vie pour elle”, a souligné Christelle Morançais précisant qu’il s’agit également de porter auprès des jeunes “un message d’engagement, de dévouement, de civisme et de patriotisme”.
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Dès la signature de l’Armistice, le 22 juin 1940, Henri Louis Honoré d’Estienne d’Orves, officier de marine, choisit la clandestinité pour combattre l’Allemagne nazie, rappelle le site gouvernemental Chemins de mémoire. Un an plus tard, ce pionnier de la résistance est condamné à mort pour espionnage. Le 29 août 1941, il est exécuté par les nazis au fort du Mont-Valérien, avec deux compagnons de résistance, Maurice Barlier et Yan Doornik. Le 28 août, dans sa dernière lettre écrite à sa sœur, Estienne d’Orves évoque la France : “Je meurs pour elle, pour sa liberté entière, j’espère que mon sacrifice lui servira”. Quelques minutes avant de mourir, l’officier de marine se montre égal à lui-même, pardonnant publiquement à ses juges. Il demande à ne pas avoir les mains liées ni les yeux bandés. Deux ans plus tard, en 1943, le poète Louis Aragon publie un poème en hommage à deux héros de la résistance, intitulé La Rose et le Réséda. Ce dernier évoque le combat commun de “celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas”, Honoré d’Estienne d’Orves et Gabriel Péri.