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Nous avons tous en tête les fresques égyptiennes recouvrant les murs des temples et des tombeaux des pharaons. La particularité de ces fresques c’est qu’elles sont plates et ne possèdent pas de profondeur de champ. Elles procèdent d’une vision en 2D. Ainsi dans la vie humaine, le développement des civilisations, l’évolution des mœurs nous ont appris à voir le monde en 2D, c’est-à-dire à distinguer le bien du mal.
Il n’est nullement besoin d’être chrétien pour faire cette distinction et choisir ce qui est bien plutôt que ce qui est mal. Les philosophies, les sagesses spirituelles de toute la terre ont dans l’ensemble à peu près la même notion de ce qui est bien et mal. Surtout que la notion de bien et de mal est largement sous tendue par les principes judéo-chrétiens dont la société laïque, jusqu’à ces dernières années, en était le reflet.
Pour distinguer le bien du mal et s’y conformer, on peut dire brièvement qu’il suffit : d’avoir reçu une bonne éducation ; de ne pas avoir subi de trop grands traumatismes qui perturbent le jugement ; de vivre dans un contexte porteur où les principes vitaux ne sont pas en jeu (guerre, épidémie, tsunamis…). Vous voici donc parfaitement équipé de la vision en 2D : Bien et Mal. Sauf que notre vie est « plate » si nous nous en contentons. La satisfaction morale évite les troubles mais ne comble pas. Le jeune homme riche, qui vient voir Jésus, fait tout bien (Mc 10, 17-22). Il a tout juste. Il respecte tous les commandements — et Jésus ne le contredit pas. Cela devrait le satisfaire pleinement. Et bien, non ! Il sent qu’il lui manque quelque chose…
En quoi la vision chrétienne est-elle différente ?
La « vision en 3D » nous rend « capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur... Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu. » (Ep 3, 18-19). Cette vision est source d’émerveillement et nous fait entrer dans la profondeur de la vie. En ce lieu où coulent les sources qui rafraîchissent et où poussent les fruits de l’Esprit qui rassasient.
Prenons un exemple avec Jésus qui a la vision 3D et cet épisode biblique nous le prouve. On amène à Jésus une femme adultère. Ceux qui la lui amènent, n’en ont rien à faire d’elle, ils veulent seulement coincer Jésus. La Loi prévoit la lapidation pour une femme adultère. On demande à Jésus ce qu’il conseille. Avec une vision en 2D bien-mal, Jésus est coincé. Il ne peut pas s’en sortir et ses adversaires le savent. S’il dit : « ne la lapidez pas », il risque de partager son sort et être lapidé lui aussi. S’il dit : « lapidez-la » on va lui rétorquer qu’il ferait bien d’appliquer ses principes, lui qui prêche l’amour et le pardon…
Et c’est là qu’intervient la « vision en 3D ». Pour ne pas mettre mal à l’aise ses détracteurs, Jésus ne regarde même pas ses interlocuteurs car la vision 3D est souvent difficile à soutenir. Jésus regarde donc par terre et écrit sur le sol. Puis, il prend la parole et l’on connaît tous cette phrase : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre » (Jn 8, 7). La suite on la connaît. Les accusateurs s’en vont en commençant par les plus vieux ! Jésus se retrouve seul avec la femme et lui dit qu’il ne la condamne pas. Va et ne pèche plus.
La merveille de la vision 3D, c’est qu’elle distingue parfaitement le bien du mal mais elle inclut la miséricorde dans le regard que nous portons sur une situation. Or la miséricorde ouvre un chemin nouveau dans une situation bloquée par la morale, par la Loi. La miséricorde, c’est la recréation à l’œuvre. Là se trouve la spécificité chrétienne. Alors, nous aussi, adoptons la « vision en 3D » dans nos vies et devenons miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux (Lc 6, 36).