Annoncer l’Évangile à tous et en tous lieux. Voilà l’essence de la mission. Et celle-ci peut prendre différentes formes. Ainsi, parmi les milliers de projets soutenus par les Œuvres pontificales missionnaires (OPM), une très concrète traduction de la Bible en zoulou, langue parlée par plus 15 millions de personnes dans le monde.
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La Bible en zoulou ? Si si, elle existe ! Pour évangéliser, il est essentiel de pouvoir communiquer dans sa propre langue. C’est pourquoi L’Œuvre pour la Propagation de la Foi, l’une des quatre branches qui forment les Œuvres pontificales missionnaires, a souhaité contribuer au financement d’une traduction de la Bible dans cette langue qui est la plus parlée en Afrique du Sud.
Un outil central pour l’évangélisation
L’archidiocèse de Durban, dans la province du KwaZlu-Natal (Afrique du Sud), avait depuis longtemps ce projet dans les cartons. Parlé couramment par plus de 15 millions de personnes, le zoulou est la langue maternelle de près de 10 millions de personnes (soit 23% de la population sud-africaine). C’est non seulement l’un des onze idiomes officiels d’Afrique du Sud, mais aussi celui qui est le plus usité dans le pays devant le xhosa et l’afrikaans. Aujourd’hui de nombreux Zoulous se revendiquent chrétiens anglicans, protestants ou catholiques.
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Aussi étonnant que cela puisse paraître, la Bible n’avait jamais été traduite avec rigueur en langue zouloue, alors que les premières grandes missions auprès de ce peuple remontent au début du XIXe siècle. En effet, le zoulou était en à l’origine une langue orale. À leur arrivée dans le pays, les missionnaires occidentaux l’ont transcrit à partir de l’alphabet latin. La première Bible en zoulou, qui remonte à 1883, était une traduction s’appuyant sur une précédente adaptation (probablement en anglais), tandis que la dernière version utilisée, qui date de 1959, avait été faite à partir de la langue xhosa, proche du zoulou mais néanmoins différente. Autrement dit, s’il existe depuis des décennies une Bible en zoulou, celle-ci n’était manifestement pas la plus fidèle aux textes anciens, écrits en hébreu, grec et araméen.
Une traduction directe à partir des textes anciens
Aussi les évêques catholiques du Conseil pastoral régional zoulou ont décidé de s’investir dans un nouveau projet de traduction de la Bible dans cette langue. Un projet colossal. Mais ora et labora. En effet, il s’agissait tout de même de traduire directement à partir du grec et de l’hébreu. D’après le père Lindani Madela, coordinateur du projet, qui maîtrise lui-même pas moins de huit idiomes, si elle ne contenait aucune « erreur flagrante », la version de 1959 comportait cependant un « léger tournant sur le xhosa » et ne reflétait pas à proprement parler « le zoulou que les gens parlent ». Il a donc fallu revenir aux textes initiaux pour les traduire directement et bien en transmettre la signification originale.
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Ce projet d’envergure a été soutenu financièrement par les Œuvres pontificales missionnaires, en lien avec d’autres organisations. Il a pu être mis en œuvre grâce à la contribution de nombreux prêtres, religieuses et laïcs qui disposaient d’une expérience adaptée et d’une connaissance tant des Écritures saintes que de la langue zouloue. Le président sud-africain Jacob Zuma a même fait un don de 40.000 de dollars afin de financer ce vaste chantier lancé par l’Église catholique locale. Un projet fédérateur ?
On sait combien il est essentiel de traduire la Bible dans les langues locales. En 1924, Ramabai Sarasvati, une intellectuelle indienne, avait contribué à la traduction de la Bible en marathi, une langue parlée par près de 7% de la population indienne. Convertie au christianisme, elle avait elle-même travaillé à partir des textes sacrés. Cela lui avait nécessité 18 ans de travail. Une façon, pour elle, de porter la Parole de Dieu dans tout le pays.
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