Il y a 30 ans, une monumentale statue de la Vierge Marie était édifiée à Baillet-en-France (Val d’Oise). Retour sur les extraordinaires péripéties de cette statue datant de l’exposition universelle de 1937.
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On la voit de loin. Et pour cause. La statue de Notre-Dame de France, Reine de la Paix, mesure 7,20 mètres de haut, et est érigée sur un piédestal à plus de 25 mètres du sol. Elle domine les vastes champs de la Plaine de France, dans un petit écrin de verdure, le long de la nationale 1 en direction de Beauvais. Bénie le 15 octobre 1988 par le cardinal Lustiger, en présence de 52.000 fidèles, elle suscita la création d’une confrérie de laïcs, la confrérie Notre-Dame de France, qui fait vivre ce lieu depuis trente ans en organisant des pèlerinages, des rassemblements, et l’envoi de Vierges pèlerines en France et à l’étranger, s’employant ainsi à aimer et faire aimer Marie dans le monde entier.
Au Pavillon pontifical de l’Exposition universelle
Avant de dominer la Plaine de France, cette Vierge en cuivre, « portant haut l’Enfant, bras ouverts sur le monde », couronnait le Pavillon pontifical de l’Exposition universelle de Paris en 1937. Œuvre du sculpteur Roger de Villiers et du maître métallier Raymond Subes, elle surplomba une année supplémentaire le Pavillon pontifical, rebaptisé Pavillon marial, en souvenir du 300e anniversaire de la consécration de la France à Marie par Louis XIII, tandis que les autres pavillons des Nations avaient été débâtis.
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Lorsque le Pavillon marial fut finalement démoli le 2 novembre 1938, le journal La Croix rapporta que le cardinal Verdier, archevêque de Paris, formula le vœu « que la statue lumineuse de Notre-Dame de France, qui avait si magnifiquement couronné le Pavillon pontifical devenu Pavillon marial, ne disparaisse pas, mais qu’elle soit érigée sur une colline proche de Paris, pour faire pendant au Sacré-Cœur de Montmartre. » Le cardinal lança une souscription, mais la guerre, en 1939, puis sa mort, en 1940, firent tomber ce projet dans l’oubli.
Edmond Fricoteaux, un notaire inspiré
En avril 1984, Edmond Fricoteaux, notaire à Saint-Denis (93), accompagnait son épouse à Rome à l’occasion d’un Jubilé. Alors qu’il assistait à la messe dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, les mots d’une homélie du cardinal Gantin lui transpercèrent le cœur. Il en ressortit « assoiffé de Dieu » et inondé d’un amour immodéré pour la Vierge Marie.
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Après sa conversion, en guise de remerciement, il voulut faire un cadeau à la Vierge. Un projet revenait sans cesse dans sa prière : ériger une statue monumentale à la gloire de sa Mère sur le bord d’un grand axe routier. Edmond l’imagine avec 12 étoiles comme à la Rue du Bac, de sept mètres de haut pour qu’elle soit bien visible, et, à la demande du père René Laurentin, spécialiste des apparitions mariales, à qui il a fait part de son projet, tenant l’Enfant-Jésus dans ses bras. Il contacta des sculpteurs, fit faire des devis, s’accorda avec l’évêque du lieu qu’il avait choisi, lorsqu’un ami du père Laurentin lui appris que cette statue existait déjà, qu’elle couronnait le Pavillon pontifical de l’Exposition universelle de 37, et que si « l’on s’en donnait la peine, on devrait bien la retrouver ! »
Edmond partit donc à la recherche de la statue monumentale, d’abord dans les bâtiments des chantiers du cardinal, puis auprès de l’association des artistes chrétiens. Alors que la statue semblait définitivement perdue, la petite-fille du physicien Édouard Branly, fille de l’architecte Tournon, lui-même auteur des plans et responsable de la construction du Pavillon pontifical, déclara savoir où la trouver. Elle gisait, depuis quatre ans, en pièces détachées, dans les sous-sols d’une école publique d’Amiens. Ayant manqué son édification en 1938, elle avait finalement été placée au sommet de la tour jouxtant une église de la ville d’Amiens jusqu’en 1982. À la demande de l’évêque de Pontoise, le conseil municipal d’Amiens donna son accord pour le transfert de la statue. Ainsi, cinquante ans après avoir été prononcé, le vœu de l’archevêque de Paris, le cardinal Verdier, s’était réalisé.
Programme du week-end :
Samedi 13 octobre
19h : Messe
20h – 6h : Nuit d’adoration
Dimanche 14 octobre
10h : Concert de carillon consacré à la musique moderne
11h : Enseignement par le Père Mossu de la Communauté Saint Jean sur la Consécration à Jésus par le Coeur Immaculé de Marie
13h : Chants par le Chœur Montjoie Saint-Denis
15h : Concert de carillon consacré à la musique classique
16h : Consécration de la Chapelle au Cœur Douloureux et Immaculé de Marie et messe présidée par Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise
Clôture par un feu d’artifice
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