En France, 59% des actifs en poste déclarent être gênés « à cause du bruit et des nuisances sonores » sur leur lieu de travail, révèle une enquête de l’Ifop. Une proportion en hausse de 7 points en un an… et qui concerne essentiellement les 18-24 ans.
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« Quoi de plus complet que le silence ? Il est absolu, n’est-ce pas une des manières d’être de l’infini ? », s’interrogeait Honoré de Balzac dans son roman intitulé Pierrette. Un absolu qui semble aujourd’hui bien difficile à retrouver sur son lieu de travail. Près de six actifs en poste sur dix (59%) déclarent ainsi être gênés « à cause du bruit et des nuisances sonores » sur leur lieu de travail, détaille une enquête menée par l’Ifop pour l’association Journée nationale de l’audition (JNA). Un chiffre en hausse de 7 points en un an.
65% des 18-24 ans concernés
Dans le détail, les 18-24 ans apparaissent les plus sensibles : 65% se disent gênés contre 57% à 59% dans les autres tranches d’âge. Par secteur, ce sont particulièrement les travailleurs de l’industrie (69%) et de la construction (67%) qui déclarent une gêne. Parmi eux, ils sont un sur deux à dire que le bruit au travail a effectivement des répercussions sur leur quotidien en termes de « fatigue, lassitude, irritabilité ». 38% font part de difficultés de compréhension des conversations « dans un univers extérieur bruyant » et 35% de troubles du sommeil.
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Étouffés par le bruit, l’agitation, de plus en plus de personnes se mettent en quête de tranquillité. Certaines tentent des retraites spirituelles en silence, d’autres des cures de silence. « Le silence est une mise à nu, un risque pris. Je peux m’y retrouver insignifiant, léger, superficiel, inconséquent, vide », confiait à Aleteia frère Rémi Chéno, dominicain, docteur en théologie et secrétaire général de l’Institut dominicain d’études orientales au Caire et auteur du livre Les voies du silence (Éditions du Cerf). « Mais dans la relation amicale ou amoureuse, nous découvrons que les moments suspendus entre deux paroles, ces silences survenus sans qu’on les prévoit, sont les moments les plus intenses, les plus forts, ceux qui forgent la relation. Le silence, c’est l’arrivée de quelque chose d’autre, l’émergence d’un je ne sais quoi qui remplit le cœur et peut faire monter les larmes aux yeux. Dans la relation pastorale, le prêtre ou le laïc accompagnateur doit apprendre à retenir son flux de paroles et à laisser la place au silence s’il veut vraiment accueillir la personne accompagnée et la laisser être devant lui telle qu’elle est. C’est une mise à nu pour l’un autant que pour l’autre, une exposition sans défense. C’est de l’ordre du don gratuit. »