Ce samedi 6 octobre, 33 personnes vont intégrer l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Adoubés et investis à la cathédrale Notre-Dame de Paris, ils vont rejoindre les quelque 30.000 chevaliers et dames que compte l’Ordre à travers le monde. Vêtus d’une longue cape blanche sur laquelle est cousue la croix de Jérusalem, les chevaliers de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (OESSJ) semblent tout droit sortis d’un autre âge. Mais, comme souvent, l’habit ne fait pas le moine. Loin d’être anachroniques, ces femmes et ces hommes sont pleinement présents dans le monde, et particulièrement en Terre sainte. “L’OESSJ est un ordre de chevalerie dont l’origine remonte au temps des croisades lorsque les chevaliers venaient se faire adouber sur le tombeau du Christ” , confie à Aleteia le général Jean-Marie Faugère, qui a été nommé fin décembre 2017 à la tête de la lieutenance de France de l’Ordre. “Plus “récemment“, c’est en 1847 que le Pape Pie IX a rétabli le Patriarcat latin de Jérusalem et réorganisé l’OESSJ. Aujourd’hui, l’Ordre est une association publique internationale de fidèles laïcs, ouverte aux ecclésiastiques, sous l’autorité du Saint Père.”
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Sa mission ? Donnée par le Saint Père, “elle est d’aider l’Église de la Terre sainte (Israël, Jordanie, Palestine et Chypre) sur les plans spirituel et matériel et de renforcer la pratique de la vie chrétienne parmi ses membres”, explique le général Jean-Marie Faugère. Aujourd’hui, l’OESSJ est représenté dans une quarantaine de pays et soutient les institutions chrétiennes de Terre Sainte à hauteur de plus d’une dizaine de millions d’euros chaque année. Il compte environ 30.000 chevaliers et dames à travers le monde, dont 900 en France.
Qu’est-ce qui peut pousser à devenir chevalier ou dame de l’Ordre en 2018 ? “L’OESSJ attire par sa spiritualité en premier lieu, animée par un grand nombre de clercs, prieurs et aumôniers, et sa finalité de soutenir la présence chrétienne en Terre Sainte, là où, notamment, le Christ est né, a vécu et a été crucifié”, indique le général Faugère. “Ses membres recherchent ainsi par des pèlerinages en Terre Sainte, entre autres, à grandir dans leur foi par un retour aux sources du christianisme. Ils privilégient aussi l’envoi de dons aux communautés, séminaires (apprentissage de la langue française), hôpitaux, hospices, crèches et écoles tenus par les organes du Patriarcat latin de Jérusalem. Il s’agit d’une vocation très particulière qui permet de maintenir la présence chrétienne en Terre Sainte. Sans l’Ordre ce serait très difficile, voire impossible.”
Un rôle crucial auprès des chrétiens de Terre sainte
Concrètement, les chevaliers et dames — car depuis 1888, le Pape a permis l’investiture de dames de l’Ordre — n’ont pas de prérogatives particulières. Mais, les chevaliers, seuls, sont adoubés “chevalier” par le Grand Maître de l’Ordre selon une liturgie propre au cours de laquelle ils sont aussi revêtus du manteau de l’Ordre, blanc à croix potencée rouge sur le côté gauche. Les dames de l’Ordre sont investies au cours de la même cérémonie que les chevaliers et portent un manteau noir avec la même croix.
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Son rôle est crucial auprès des chrétiens de Terre sainte. Pourtant, en France, si on entend souvent parler de l’Ordre de Malte, on connaît beaucoup moins l’OESSJ. “L’Ordre souverain des chevaliers hospitaliers de Malte et l’OESSJ sont les deux seuls ordres pontificaux de chevalerie dépendant du Saint Siège”, rappelle celui qui est à la tête de la lieutenance de France. Cependant l’Ordre de Malte détient un statut particulier de souveraineté. D’autre part, il n’a pas la même vocation que celui du Saint Sépulcre : son domaine d’intervention est plus large puisqu’il est mondial et tourné vers les soins médicaux et l’assistance humanitaire, conformément à sa vocation initiale d’ordre “hospitalier”. Il dispose en France de nombreux salariés et bénévoles. Enfin, l’Ordre de Malte bénéficie d’un support logistique important avec hôpitaux et dispensaires et du matériel d’intervention et de secourisme pour aller sur les points chauds du globe. L’OESSJ ne compte que des bénévoles dont la mission est de prier, de rechercher et collecter des dons pour la Terre sainte. Il ne se déploie pas sur le terrain. N’ayant pas la même “empreinte” sur les territoires, ni les mêmes budgets de fonctionnement et d’assistance, l’OESSJ est évidemment moins visible.
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Afin d’accomplir au mieux ses missions et de relever les défis de demain, outre l’optimisation de l’organisation administrative des structures qui lui permettent de collecter des fonds en respectant les règlements administratifs et fiscaux français mais aussi dorénavant européens, l’Ordre doit relever le défi du recrutement et du renouvellement des générations. “Comme toute association, elle vieillit par ses membres. Or, le monde et l’environnement évoluent à grande vitesse”, explique le général Faugère. “Il nous faut faire connaître l’Ordre à l’extérieur, déjà dans les Diocèses en entretenant des rapports de confiance avec les Évêques et le clergé local. La tâche est exaltante à la hauteur des défis du jour auxquels l’Église catholique est confrontée dans son ensemble.”