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Une médecine au service des désirs

WOMAN PREGNANT
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Xavier Mirabel - publié le 02/10/18
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Le CCNE ignore l’avis des Français réticents au dévoiement d’une médecine réduite à la pure prestation de services.

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Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu son rapport à la suite des états généraux de la bioéthique. Il valide la PMA pour toutes, autrement dit la capacité pour les femmes seules ou vivant un couple avec une autre femme d’accéder aux techniques de procréation médicalement assistée au même titre que les couples souffrant d’infertilité.

Cette position était attendue. Le CCNE a ignoré le fort consensus, opposé à ces pratiques, qui s’était exprimé lors de la consultation populaire organisée dans le cadre des états généraux.

Libéralisme économique

Le CCNE se dit aussi favorable à la congélation ovocytaire qui permettra à des femmes de conserver leurs ovocytes. Elles pourront ultérieurement recourir à l’AMP pour procréer à des âges plus ou moins avancés. Les tenants du libéralisme économique qui réclament que la carrière des femmes ne soit pas freinée par les grossesses, et qui veulent que l’activité économique ne soit pas ralentie par ces mêmes grossesses, seront satisfaits.

Le CCNE propose d’autoriser l’AMP post-mortem, ou encore d’élargir et faciliter la recherche sur l’embryon humain, etc. Ces propositions reflètent l’évolution de notre société vers l’effacement de l’éthique au profit de l’individualisme et du consumérisme. Le large renouvellement des membres du CCNE réalisé sous le quinquennat de François Hollande porte les fruits amers qui en étaient attendus.

La clause de conscience menacée ?

Et comme par un effet mécanique attendu, ce vendredi 28 septembre, « Journée mondiale du droit à l’avortement » le sénateur Laurence Rossignol, ancien ministre de la Santé, a déposé une proposition de loi, signée par 73 sénateurs socialistes, visant à supprimer la clause de conscience spécifique à l’IVG pour les soignants.

Mgr Michel Aupetit, nouvel archevêque de Paris, et médecin lui-même, a résumé l’enjeu : « Tout État qui touche à la liberté de conscience s’appelle une dictature. » Heureusement, il semble peu probable que ce projet soit entériné.

Une vocation dévoyée

Tendance sous-jacente à toutes ces questions, le dévoiement de la vocation de la médecine, afin qu’elle ne soit plus au service de la santé et de la vie, mais au service des désirs. Afin qu’elle devienne prestataire de service. Quoi qu’on en dise, nous avons beaucoup à y perdre. Le projet de révision de la loi bioéthique pourrait être présenté aux parlementaires fin novembre.

Chronique diffusée en partenariat avec RCF nord de France

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