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Un enfant meurt toutes les cinq secondes dans le monde

MADRE, AFRICANA, BAMBINO
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Paul De Maeyer - published on 29/09/18
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Selon un rapport des Nations-Unies sur la mortalité infantile, environ 6,3 millions d’enfants âgés de moins de 15 ans sont décédés en 2017 de causes qui sont pour la plupart évitables.Un enfant de moins de 15 ans meurt toutes les cinq secondes quelque part dans le monde, indique le nouveau rapport sur la mortalité infantile publiée le 18 septembre dernier par le Groupe inter-agences des Nations unies pour l’estimation de la mortalité infantile (IGME), qui regroupe le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Division de la population des Nations Unies et le Groupe de la Banque mondiale.

Selon le document d’une quarantaine de pages et intitulé Levels & Trends in Child Mortality (Niveaux et tendances de la mortalité infantile) environ 6,3 millions d’enfants de moins de 15 ans sont morts en 2017, la plupart de “causes évitables”, malgré les progrès enregistrés ces dernières décennies.

5,4 millions d’enfants de moins de 5 ans

Pour la grande majorité de ces enfants (5,4 millions), le décès est survenu durant les cinq premières années de vie, dont 2,5 millions (47%) le premier mois suivant leur naissance, 1,6 million (29%) au cours des 11 premiers mois et 1,3 million (25%) entre la première et la quatrième année. Près d’un million d’enfants (900.000) sont morts entre 5 et 14 ans.

Le premier mois de vie est donc la période la plus critique. Sur les quelque 2,5 millions d’enfants morts au cours du premier mois – environ 7.000 par jour – la majorité est décédée au cours de la première semaine. Selon le rapport de l’UNICEF, environ 36% des personnes sont décédées le jour même de leur naissance.


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Avec un taux moyen de 18 décès pour mille naissances vivantes dans le monde en 2017, le risque de décès est le plus élevé à ce stade de la vie. En comparaison, la probabilité de mourir après le premier mois et avant le premier anniversaire était de 12 décès pour mille naissances vivantes, 10 pour mille dans le groupe des 1 à 4 ans et 7 pour mille dans le groupe des 5 à 14 ans.

“A une époque où nous disposons des connaissances et de la technologie pour des interventions qui peuvent sauver des vies, il est inacceptable qu’en 2017, 15 000 enfants (de moins de 5 ans, ndlr) meurent chaque jour de causes évitables et de maladies traitables”, dénonce le rapport. Selon les données de 2016 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), citées dans le rapport de l’UNICEF, chez les enfants de 0 à 5 ans, les décès sont principalement dus à des complications lors de naissances prématurées (18%), pneumonie (16%), complications liées à l’accouchement (12%), des anomalies congénitales (9%), diarrhées (8%), septicémie néonatale (7%), et malaria (5%).


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Bien que ces chiffres soient dramatiques, ils représentent une diminution significative par rapport aux dècennies précédentes. Selon le rapport, le taux de mortalité chez les moins de cinq ans est en effet tombé à 39 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2017, soit 58% de moins qu’en 1990, où il était de 93 pour 1.000 naissances vivantes. En 1990, 12,6 millions d’enfants sont morts avant leur cinquième anniversaire, soit 34 000 par jour.


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Afrique subsaharienne

Les disparités régionales et de revenu déterminent encore aujourd’hui les chances de survie d’un enfant. Avec 76 décès pour mille naissances vivantes en 2017, souligne le rapport, l’Afrique subsaharienne reste la région du monde où le taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans est le plus élevé.

Cela signifie, selon l’UNICEF, qu’un enfant sur 13 né dans cette région mourra avant son cinquième anniversaire, soit 14 fois plus que le taux moyen d’un enfant sur 185 dans les pays à revenu élevé et 20 fois plus que le coefficient d’un sur 263 en Australie et en Nouvelle-Zélande, la région ayant la plus faible mortalité infantile chez les moins de 5 ans.

Alors qu’en 1990, 30% des décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde se produisaient en Afrique subsaharienne, également pour des raisons démographiques, cette proportion est passée à 50% l’année dernière et pourrait encore augmenter. Selon le rapport, on s’attend à ce que d’ici le milieu du siècle, 60% des décès d’enfants de moins de 5 ans aient lieu en Afrique subsaharienne.

Facteurs de risque

En ce qui concerne les facteurs de risque, la possibilité de mourir avant l’âge de cinq ans est 1,5 fois plus élevée chez les enfants vivant dans des zones rurales qu’en milieu urbain. Pour ces derniers, le facteur de risque est plus élevé s’ils vivent dans un milieu familial pauvre. En outre, les enfants dont la mère n’a pas été scolarisée courent 2,6 fois plus de risques de mourir avant leur cinquième anniversaire que les enfants dont la mère a fait des études secondaires ou supérieures.


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Le rapport de l’UNICEF révèle également que les enfants nés de très jeunes mères courent un plus grand risque de mourir dans les premières semaines suivant la naissance. Les nourrissons dont la mère est encore adolescente (moins de 20 ans) ont 1,5 fois plus de possibilités de mourir au cours du premier mois de vie que les enfants nés de mères âgées de 20 à 29 ans.

Les enfants nés moins de deux ans après un précédent accouchement de leur mère courent également un risque plus élevé de mourir dans les 28 premiers jours de leur vie – 2,7 fois, selon le rapport – que les enfants nés quatre ans ou plus après un accouchement rapproché de leur mère.


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Les enfants entre 5-14 ans

Dans le groupe des 5-14 ans, la communauté mondiale a réussi à réduire de moitié le taux de mortalité entre 1990 et 2017, selon le rapport. Le taux de mortalité a en effet chuté de 52% pour cette tranche d’âge, tandis que le nombre de décès a chuté de 45%, passant de 1,7 million à moins d’un million : environ 900.000.

Sur ces 900.000 décès, 61% concernaient des enfants âgés de 5 à 9 ans, bien que leur nombre ne représente que 51% du total dans le groupe des 5-14 ans. Les auteurs du rapport attribuent cela au taux de mortalité généralement plus élevé chez les enfants de 5 à 9 ans que chez ceux de 10 à 14 ans, sauf dans les pays à faible mortalité. Plus de la moitié, soit 54%, des décès d’enfants âgés de 5 à 14 ans sont survenus en Afrique subsaharienne et un quart (environ 25%) en Asie du Sud.

Par rapport aux jeunes enfants (0-5 ans), les maladies dites “transmissibles” provoquent moins de décès que chez les 5-14 ans. Par exemple, les accidents chez les enfants et les jeunes de 5 à 14 ans sont responsables de 30% des décès. Les noyades et les accidents de la route représentent 14% de tous les décès dans ce groupe d’âge, selon le rapport.

Action immédiate

A l’occasion de la sortie du rapport, Laurence Chandy, directrice de la division de l’UNICEF en matière de données, de recherche et de politiques, a averti que si rien n’est fait immédiatement, 56 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans – dont la moitié seront des nourrissons – mourront avant 2030. « Nous avons accompli des progrès remarquables pour sauver les enfants depuis 1990, mais des millions d’enfants meurent encore en raison de qui ils sont et de l’endroit où ils naissent », a-t-elle déclaré, dans un communiqué de presse. “Grâce à des solutions simples comme des médicaments, de l’eau potable, de l’électricité et des vaccins, nous pouvons changer la réalité de chaque enfant”.



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“Des millions de nourrissons et d’enfants ne devraient pas encore mourir chaque année en raison d’un manque d’accès à de l’eau potable, à des installations sanitaires, à une bonne alimentation ou à des services de santé de base”, a déclaré Dre Princess Nono Simelela, sous-directrice générale de l’OMS chargée du Groupe Famille, femmes, enfants et adolescents. Il est urgent et prioritaire, a-t-elle ajouté, de fournir à tous les enfants du monde entier un accès à des services de santé de qualité.

Pour Timothy Evans, du Groupe de la Banque mondiale, il est fondamental de mettre un terme aux décès évitables et investir dans la santé des jeunes car “le fait que plus de six millions d’enfants meurent avant leur quinzième anniversaire représente un coût que nous ne pouvons tout simplement pas supporter”.


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