Auditionnés ce mercredi 19 septembre par l’Assemblée nationale, les responsables du Conseil national de l’Ordre des médecins ne s’opposent pas à une extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, l’extension de la Procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes semble se préciser. Alors que le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) doit rendre son avis sur la révision des lois de bioéthique aux alentours du 25 septembre, les responsables du Conseil national de l’Ordre des médecins, auditionnés ce 19 septembre à l’Assemblée nationale, ne sont pas contre un élargissement de la PMA à toutes les femmes.
« Le rôle des médecins est d’apaiser les souffrances, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Or, le désir d’enfant est une souffrance et le médecin est là pour l’entendre », a ainsi déclaré le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie du Conseil national de l’Ordre, à la Croix. « Si la société veut une AMP [assistance médicale à la procréation, le nom officiel de la PMA, ndlr] élargie, nous estimons que c’est à elle de trancher », a-t-il poursuivi.
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« Lamentable. Ces propos sont lamentables », a réagi le Dr Bertrand Galichon, médecin hospitalier dans le service des urgences à l’hôpital Lariboisière et président du centre catholique des médecins français. « Si on évoque la souffrance que peut provoquer le désir d’enfant comme argument pour l’élargissement de la PMA, que répondre au patient qui souffre terriblement d’une maladie grave et qui demande l’euthanasie car il ne peut plus la supporter ? », explique-t-il à Aleteia.
Distinguer la demande médicale et la demande sociétale
« Ce positionnement de l’Ordre des médecins, c’est in fine une remise en cause de la position du médecin dans la société à l’heure actuelle et de la clause de conscience nous obligeant à ne pas répondre uniquement à une demande médicale mais aussi sociétale ». « Un couple hétérosexuel qui ne peut pas avoir d’enfant relève du médical. Un couple homosexuel, fondamentalement stérile, relève du sociétal. Ne mélangeons pas tout ».
« Avec la révision des lois de bioéthique et les états généraux il n’y a pas eu de mise en perspective du renouvellement des considérations bioéthiques à l’heure actuelle », regrette Bertrand Galichon. « Le train d’après ? C’est l’euthanasie, l’eugénisme et la remise en cause de clause de conscience de l’ensemble des soignants ».
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