Un piège manifeste
Le Dr de Rochambeau ne pratique pas lui-même d’IVG, et la journaliste avait manifestement l’intention de le piéger. Lorsqu’il ose dire : « Nous nous ne sommes pas là pour retirer des vies », la journaliste lui objecte que « retirer une vie à un enfant à naître n’est pas une vie au sens juridique, ce n'est pas un homicide de faire un IVG », le président du Syngof répond, visiblement ému : « Si, madame. » La journaliste affirme alors que les femmes « ne considèrent pas qu'avoir un embryon dans le ventre, c'est une vie ».
Le médecin répondra : « La loi me protège, et ma conscience aussi. »
Le sacro-saint « droit » à l’avortement
L’interview est largement relayée par les militants de l’avortement. Les ministres Agnès Buzyn (Santé) et Marlène Schiappa (Égalité femmes-hommes) s’indigneront par un communiqué commun, alimentant une sorte d’hystérie collective.
Ne nous y trompons pas. Les attaques subies par le dr de Rochambeau sont inquiétantes. Pour garantir le sacro-saint « droit » à l’avortement, c’est la liberté de penser ainsi que la liberté de parole qui sont remises en cause comme le pointe Chantal Delsol dans le Figaro : « La liberté de conscience ne devrait pas exister quand elle s’oppose à ce qui est considéré par la doxa comme un progrès émancipateur. C’est le principe de Saint-Just : “Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.” »
Un grand danger pour la pratique médicale
Mais pourquoi donc cette question de l’objection de conscience arrive-t-elle sur le devant de l’actualité ? C’est le dr de Rochambeau qui nous donne une clé de compréhension dans une interview à Famille chrétienne : « Depuis 2013, nous entendons de plus en plus de demandes — notamment de la part du Planning familial ou du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes — exigeant la suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG. Nous considérons cela comme un grand danger pour la pratique médicale. […] Si personne ne dit rien, dans quelques mois ou quelques années, la clause de conscience risque d’être supprimée par un amendement dans un texte de loi, et le gouvernement l’acceptera pour avoir la paix sociale. »
Nous sommes à la veille de la révision des lois bioéthique, on annonce la PMA les femmes seules ou les couples de femmes. Les médecins vont demander un droit à l’objection de conscience. Certains voudraient-ils leur refuser ce droit ? Voudraient-ils contraindre les médecins à fabriquer des enfants, délibérément privés de pères ?
Chronique diffusée en partenariat avec RCF nord de France.