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Leah Sharibu, otage de Boko Haram pour sa foi

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Elisabeth Pierson - publié le 15/09/18
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Sur les cent dix lycéennes kidnappées par l’armée de Boko Haram en février dernier, Leah Sharibu est la seule à demeurer captive des forces rebelles. A 15 ans à peine, la jeune nigériane a choisi la fidélité au Christ plutôt que la liberté.

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Le 19 février 2018, le lycée de jeunes filles de Dapchi, au Nord-Est du Nigeria, est pris d’assaut par les forces de Boko Haram. Cent dix lycéennes sont prises en otage, reproduisant les événements de Chibok quatre ans auparavant. Au bout d’un mois, les négociations entre le gouvernement et les rebelles permettent leur libération. Le jour tant attendu de leur retour, Rebecca Sharibu attend avec impatience, comme les autres familles, de retrouver sa fille Leah. Mais tandis que les lycéennes descendent des véhicules, elle ne parvient pas, au milieu des embrassades, à distinguer son enfant. “Je ne comprenais pas pourquoi Leah manquait”, se souvient-elle. Une des jeunes filles s’avance alors et lui explique : “Elle a refusé de se convertir à l’Islam”. Les autres lycéennes témoignent : “C’était la condition pour entrer dans la voiture, mais elle a déclaré qu’elle ne le ferait jamais”.


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Depuis ce jour, Rebecca vit dans la crainte de ne plus revoir sa fille. Elle n’a reçu aucune visite officielle, aucune nouvelle jusqu’au 27 août dernier, où la presse locale a diffusé une photo récente de Leah accompagnée d’un enregistrement. De sa voix enfantine, la jeune fille plaide pour sa libération : “Je supplie le Président de me sortir de cette situation (…) et je demande également aux personnes de soutenir ma mère, mon père et mon petit frère”. Cette première preuve de vie depuis sa captivité est une bouffée d’espoir pour ses proches : “C’est bien elle”, atteste son père, “je sais maintenant que ma fille est encore vivante !”.

Des campagnes de soutien

Chika Oduah, journaliste nigériane partie à la rencontre de la famille Sharibu en mai dernier, a été frappée de voir la fierté de ses parents en évoquant le choix de leur fille. Ils racontent que Leah, calme et consciencieuse, aimait se rendre à l’église. De sa voix douce et mélodieuse, elle participait à la chorale de la communauté chrétienne de Dapchi.

Le sacrifice de Leah ne laisse pas les Nigérians indifférents. Des campagnes de soutien circulent sur les réseaux sociaux, louant son courage et demandant aux autorités de tout mettre en oeuvre pour la libérer.

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