Comme il est parfois difficile de se réjouir, vraiment, pleinement et gratuitement, du bonheur des autres ! Il arrive d’être rattrapé par la jalousie, renvoyé à sa propre condition ou tout simplement vexé, à l’annonce d’une bonne nouvelle comme une naissance, un mariage, ou une réussite professionnelle. Pourtant, lorsque l’on arrive à se décentrer de soi, se réjouir du bonheur de l’autre est source d’une vraie joie.
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Vous répondez à votre amie qui vous annonce sa grossesse que vous êtes « trop heureuse » pour elle, et en même temps vous ressentez un terrible pincement au cœur car cela fait des mois que vous vous impatientez. Vous félicitez votre petite sœur à l’annonce de ses fiançailles, et en même temps vous trouvez cela injuste qu’elle se marie avant vous. Vous trinquez à la promotion de votre collègue, tout en vous disant que vous ne lui arriverez jamais à la cheville. Pourquoi est-ce si difficile de se réjouir totalement du bonheur des autres ? La réponse réside dans notre ego, tellement présent qu’il nous empêche parfois d’oublier notre petit moi pour se réjouir du bonheur de l’autre. Et cet ego est d’autant plus sensible, et susceptible, lorsqu’il porte en lui une part de souffrance.
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Partager la joie de l’autre exige que nous nous oubliions un peu, que nous nous décentrions de nous-mêmes quelque temps. Mais nous avons tendance à comparer, à juger, à envier, à nous dévaloriser, voire à prendre comme un pied de nez une heureuse nouvelle. Au point, parfois, de souhaiter la chute ou l’échec de l’autre. « Se réjouir du bien de l’autre (…) est impossible pour celui qui a besoin de toujours se comparer ou qui est en compétition, même avec le conjoint, au point de se réjouir secrètement de ses échecs », écrit le pape François dans Amoris Laetitia (n° 109). Donc stop à la comparaison et à la compétition, notamment au sein du couple !
Un réel effort de décentrement de soi
« Notre Seigneur apprécie de manière spéciale celui qui se réjouit du bonheur de l’autre. Si nous n’alimentons pas notre capacité de nous réjouir du bien de l’autre, et surtout si nous nous concentrons sur nos propres besoins, nous nous condamnons à vivre avec peu de joie », poursuit le pape François. « Alimenter notre capacité » signifie que primo nous sommes capables, même en tant qu’êtres humains affublés d’un gros ego, de se réjouir du bonheur d’autrui, et secundo, cela demande certes un effort de décentrement de soi. Le pape nous invite ainsi à mettre de côté nos propres besoins, nos propres soucis, nos propres blessures, pour mieux partager la joie de son prochain.
Une source de joie
La jalousie, l’envie, la mésestime de soi, ne sont pas des sources de joie. Tandis que prendre part, vraiment, au bonheur des autres rend heureux. Et cela est particulièrement visible dans le couple et la famille. Le saint Père souligne que « quand une personne qui aime voit que la vie va bien pour l’autre, elle le vit avec joie, et de cette manière elle rend gloire à Dieu ». C’est en cela qu’un couple, qui a comme vocation d’être foyer d’amour, est le premier endroit où l’on doit se réjouir du bien de l’autre : de son mari ou de sa femme. C’est aussi ce qui démontre son union : le bonheur de l’un fait le bonheur de l’autre parce qu’ils ne font qu’un. Voilà pourquoi « la famille doit toujours être un lieu où celui qui obtient quelque chose de bon dans la vie, sait qu’on le fêtera avec lui ».
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