Les 6 et 7 septembre derniers, Mgr Luc Ravel et Mgr Michel Aupetit, archevêques de Strasbourg et de Paris, ont publié chacun une lettre à la suite de celle du pape François, à l’intention des fidèles.
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Alors que, dans un contexte d’abus sexuels dénoncés au sein de l’Église, le pape François a adressé une Lettre au peuple de Dieu dans laquelle il affirmait l’engagement de l’Église aux côtés des victimes, Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg et Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, se sont saisis du sujet à leur niveau.
La nécessité d’une « thérapie collective »
La lettre de Mgr Luc Ravel, intitulée Mieux vaut tard, a été publiée le 6 septembre dernier dans un hors-série de l’Église en Alsace. Il explique sa démarche : « Dans cette deuxième lettre pastorale, je veux reprendre pour toute l’Église en Alsace cet appel du Pape à un renouveau profond […]. Les réflexions que je vous partage tournent autour d’une idée maîtresse : ces “affaires” ne sont pas derrière nous. Elles forment notre présent spirituel. Elles nous interdisent de continuer dans le futur sans changer en profondeur, sans se laisser saisir à neuf par le Christ ».
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La lettre, d’une petite trentaine de pages, est divisée en quatre chapitres, dans lesquelles le prélat aborde différents thèmes : les victimes, les prêtres coupables, l’Église en action, insistant sur le fait que chacun est concerné. Il choisit des mots forts, parlant d’une “gangrène” et de la nécessité d’une “thérapie collective pour l’Église”. Il y rappelle le devoir de tous : « Nous avons ensemble la tâche de donner un sens global à toutes ces affaires ténébreuses, un sens au-delà de la condamnation des dérives personnelles d’un prêtre. […] Il s’agit de porter un diagnostic épidémiologique qui peut expliquer bien des sécheresses et des infécondités de notre Église occidentale ».
Un dispositif renforcé dans le diocèse de Paris
Vendredi 7 septembre 2018, Mgr Michel Aupetit a également publié un message d’une page à l’intention des fidèles du diocèse de Paris, destiné à être diffusé dans les paroisses de la capitale. Il les invite d’abord à lire attentivement la lettre du souverain pontife. Citant l’Évangile de Matthieu, « rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu » (Mt 10, 26), il appelle chacun, à la suite du Pape, « à ne jamais choisir un silence complice avec le mal, en gardant le sens de la responsabilité ». « Le prêtre est au service de la vie des baptisés », affirme-t-il, précisant que le diocèse de Paris est engagé depuis des années dans un processus de protection des mineurs et des adultes vulnérables, « avec un dispositif renforcé pour l’écoute des personnes blessées, l’accompagnement, la pleine collaboration avec les autorités civiles et la prévention ».