Depuis 1643, chaque 8 septembre, en la fête de la Nativité de la Vierge, le maire de Lyon et ses adjoints montent à la basilique de Fourvière pour commémorer le remerciement de la ville à Marie pour sa protection. Entre le respect d’une tradition tricentenaire et les quelques polémiques laïques, le Vœu des échevins reste un évènement incontournable de la vie lyonnaise.
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Ce samedi 8 septembre, ils sont près d’une centaine d’élus à monter à Fourvière dans une démarche symbolique. Et les symboles vont être nombreux, à commencer par ces politiques de tous bords assis côte à côte dans la basilique et échangeant un geste de paix lors de la messe !
Une tradition qui remonte à 1643, année lors de laquelle la ville de Lyon est ravagée par la peste et où des milliers d’habitants meurent. La ville est impuissante devant cette épidémie qui se propage. Alors, les échevins, c’est à dire le prévôt (le maire aujourd’hui) et ses adjoints se tournent vers la Vierge. Ils lui promettent que si l’épidémie s’arrête, ils monteront chaque année en procession dans une petite chapelle située sur la colline de Fourvière et lui offriront un cierge de sept livres et un écu d’or. Miraculeusement, la peste disparaît de la ville, et les échevins choisissent le jour de la fête de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre 1643, pour honorer leur promesse.
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La cérémonie est suspendue à la Révolution française et ne reprendra qu’à partir de 1848 soutenue par les communautés paroissiales. Les élus y reviendront peu à peu au cours du XXe siècle. Depuis 1970 et le maire Louis Pradel, plus aucun maire n’a manqué à l’appel.
Des élus et des symboles
Tradition oblige, le déroulé du Vœu des échevins est bien rodé et attire chaque année de très nombreux Lyonnais. Près de 2.000 sont attendus cette année. Pendant la messe, le maire de Lyon, Georges Képénékian, offre la médaille de la ville (qui remplace l’écu d’or) au cardinal Barbarin. Le cierge est offert par une paroisse du diocèse, Saint-Bonaventure cette année. Puis quelques élus suivent en procession le cardinal sur le balcon de la basilique de Fourvière, d’où il bénit la ville avec le Saint-Sacrement, au son de trois coups de canon et d’une prière de consécration.
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Enfin, place aux discours officiels sur l’esplanade et au verre de l’amitié pour tous. L’occasion pour les élus, les autorités civiles et militaires, les paroissiens, et les habitants de se retrouver pour la rentrée et discuter ensemble de la vie de la cité, sous le regard protecteur de Marie.
Bénédiction de la ville avec cette prière de consécration :
Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, nous venons en ce jour de votre Nativité, renouveler la Consécration que jadis, à Lyon, nos pères vous ont faite. Monsieur le maire de la ville, Mesdames et Messieurs les représentants de la municipalité, les élus de notre cité, Mesdames et Messieurs les délégués des paroisses et communautés assument aujourd’hui le Vœu solennel des échevins, Vœu émis en 1643 à une heure critique pour la population. Nous vous recommandons, Ô Marie, tous ceux qui portent la responsabilité de notre cité. Nous vous confions toutes les familles : qu’elles soient par leur harmonie et leur solidité les sources de l’équilibre et de l’épanouissement de la jeunesse. Nous vous prions pour ceux qui œuvrent au sein de cette cité sans oublier ceux qui subissent le chômage. Nous vous implorons pour ceux qui souffrent, ceux qui luttent, ceux qui sont tentés de désespérer. Nous vous prions pour toutes les paroisses et communautés : qu’elles soient ferventes et rayonnantes de charité. Que votre ville, ô Notre Dame, donne un bel exemple de paix et de justice, de collaboration fraternelle et de liberté selon les appels évangéliques de Jésus, votre Fils, qui règne pour les siècles des siècles. Amen