Depuis septembre 2017, les week-ends WEMPS rassemblent chaque mois de jeunes missionnaires qui sillonnent le centre de la France pour y témoigner de l’Évangile.
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La paroisse Saint-Léger Sainte-Procule, dans le diocèse de Moulins, vous situez ? Probablement pas. Comme de nombreuses autres paroisses situées dans des régions rurales de l’Hexagone, elle fait partie des lieux de mission des WEMPS. Ce sigle énigmatique désigne les Week-Ends Mission Prière Service, fondés par Dauphine Piganeau et Isabelle Pélissié du Rausas, toutes deux âgées de 23 ans, il y a un an.
Donner de l’élan aux paroissiens
À l’été 2017, les deux jeunes étudiantes en école de commerce entament une année de césure. Point de voyage chez les Jivaros d’Amazonie ou les tribus indigènes du Botswana pour ces deux assoiffées d’évangélisation. Familières de l’Allier (Auvergne) et du Tarn-et-Garonne (Midi-Pyrénées) qu’elles fréquentent de longue date à l’occasion des vacances familiales, c’est dans les campagnes françaises qu’elles veulent partir en mission, afin d’y proposer la foi à des personnes éloignées de l’Église. Dauphine Piganeau explique qu’elle a grandi dans un contexte privilégié : elle a pratiqué le scoutisme et sa famille lui a transmis des valeurs essentielles. « Je n’ai pas eu à me battre », explique-t-elle. « Mais si j’avais grandi dans un lieu isolé, sans amis pour m’encourager dans ma foi, l’aurais-je gardée ? », s’interroge-t-elle.
En lien avec Mgr Percerou, évêque de Moulins, les deux amies fondent la mission Isidore – du nom de saint Isidore, patron des laboureurs – et posent leurs balluchons dans une paroisse de l’Allier, puis dans une autre du Puy-de-Dôme, à chaque fois pendant six mois, en immersion totale dans la vie locale. Au cœur de la diagonale du vide. Là-bas, elles rencontrent les uns et les autres, animent des projets, rendent des services…
Très vite, elles réalisent que leur projet interpelle. « Nous nous sommes vite rendues compte que l’évangélisation en milieu rural intéressait beaucoup les jeunes », explique Dauphine. En parallèle de leur mission, elles montent donc les WEMPS avec une poignée d’amis, largement inspirés de la mission Isidore. Le principe est simple : tous les mois, un week-end mission est organisé dans une paroisse rurale, à l’appel du curé. Celle-ci accueille une session de trois à quatre week-ends, ce qui permet de créer un lien dans la durée avec les équipes des lieux qui se forment à l’évangélisation avec les jeunes. « Nous souhaitons donner un élan aux paroissiens pour qu’ils aient le goût d’être ouverts et de faire connaître le Christ », insiste la jeune femme. En effet, ajoute-t-elle, « rien ne remplacera leur fidélité ».
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Aller à la rencontre des habitants
Chaque week-end rassemble une quarantaine de jeunes missionnaires, issus de toute la France, dont la plupart ont entre 20 et 27 ans, ainsi que la communauté paroissiale locale. Loin des jeunes l’idée de jouer les conquérants des campagnes françaises. L’objectif est bien d’aller à la rencontre des habitants des environs pour « leur proposer de faire un pas vers le Christ ». Plusieurs temps forts ponctuent le week-end : jeunes et paroissiens prient ensemble et se forment à la mission, avant d’aller sillonner les alentours pour faire du porte-à-porte et engager la conversation avec les gens du coin. Accueil, veillée de prière, messe du dimanche, temps festifs… « Nous tombons sur un certain nombre de maisons abandonnées. La plupart du temps, les gens ne sont pas là ou ne sont pas intéressés. Nous trouvons plus d’indifférence que de réactions négatives. Mais nous rencontrons aussi des personnes qui portent quelque chose de lourd contre l’Église et qui vident leur sac. Nous pouvons leur demander pardon au nom de l’Église. Il y a aussi celles qui nous confient des intentions », témoigne la jeune femme. Elle a vécu pendant un an au cœur de cette France profonde et évoque, plus forte que les cancans, la bienveillance dont elle a été témoin. « Quand les gens ne semblent pas disponibles, souvent, c’est plus par peur que par fermeture d’esprit ». Et de conclure : « Je suis pleine d’espérance ».
Un an après le début des WEMPS, plus de 200 jeunes ont déjà participé à un week-end. « C’est extrêmement ressourçant pour eux », témoigne la cofondatrice. Montmarault, Combronde, Aigueperse, Thuret… Autant de clochers qui accueilleront les missionnaires les prochains mois. Un projet probablement appelé à grandir.