C’est l’un des combats de prédilection du pape François depuis le début de son pontificat : les chrétiens doivent s’attacher à construire des ponts et non des murs. Et cela passe en premier lieu par l’accueil de l′étranger.
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Face à la “mondialisation de l’indifférence”
Bien plus qu′un simple phénomène conjoncturel, les migrants sont un véritable “signe des temps”, affirme le Pape dans son message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2018. Un thème de prédilection pour ce premier pontife non-européen, se disant lui-même venu “du bout du monde”. Depuis sa visite symbolique à Lampedusa, en 2013, le successeur de Pierre affirme ne pas perdre une seule seconde pour améliorer la situation des migrants.
Cette destination n′est pas due au hasard : il s′agit de la “porte de l′Europe”, selon les propres mots de l′Argentin. Pour son premier déplacement hors de Rome, le pape est ainsi venu pleurer les milliers de morts qui n′ont jamais atteint les rives septentrionales de la Méditerranée.
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Un “super dicastère” au chevet des migrants
Cependant, le drame des migrants n′est pas seulement l’obsession du pape François. Elle est aussi prise à bras de corps par les institutions du Saint-Siège. Ainsi, dès 1988, un dicastère a entièrement été consacré à ceux qui fuient leur pays : le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.
Mais, dans le cadre de sa réforme de la Curie romaine, le pape sud-américain a bouleversé les pions du plus petit État du monde. En 2016, il a créé un “super dicastère” dédié au service du développement humain intégral avec à sa tête, le cardinal ghanéen Peter Turkson. Désireux de placer en son cœur la dignité de la personne condamnée à quitter sa terre, ce service englobe une section exclusivement consacrée aux migrants.
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Cette section est dirigée conjointement par les pères Michael Czerny et Fabio Baggio. Sous-ensemble du dicastère, elle est toutefois placée sous l’autorité directe du pontife. On va même jusqu’à surnommer cet organe, la “section du pape”. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, du profond attachement du pontife à leur détresse. Car se mettre au service des migrants, expliquent le successeur de Pierre, c’est pratiquer le commandement de charité : “Leur chair est la chair du Christ”.
Bien plus qu′une simple ONG
Sur la scène internationale, les messages forts du Pape sont relayés par les observateurs permanents du Saint-Siège auprès des Nations unies : Mgr Bernardito Auza à New-York et Mgr Ivan Jurkovic à Genève. Ainsi, ils soutiennent activement les Pactes mondiaux pour des migrations plus sûres lors des travaux de l’ONU. Il s’agit ainsi d’accueillir ceux qui recherchent une meilleure vie, les protéger, les promouvoir et les intégrer.
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Véritable bras opérationnel du Saint-Siège sur le terrain, l’association Caritas internationalis est présente dans plus de 160 pays. Avec le cardinal philippin Luis Antonio Tagle pour président, Caritas a ainsi lancé en 2017 une campagne de sensibilisation au sort des migrants : “Partager le chemin”. Cette initiative lancée par le Pape en personne vise à renforcer les relations entre migrants, réfugiés et communautés. Le point d′orgue de cette opération a été la semaine d′action mondiale, fin juin, centrée sur la Journée du migrant. Elle obéit ainsi à sa mission donnée par le pape François : être un acteur incontournable de la “révolution de la tendresse”.