Lieu de détente, de loisirs, de légendes ou de mémoire, la forêt tient une place importante dans le cœur des Français. Alors qu’elle recouvre 31% du territoire métropolitain, Aleteia en a sélectionné quelques-unes pour vous évader le temps d’un été. Découvrez aujourd’hui la forêt de Compiègne.
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Façonnée par les hommes et les rois, la forêt domaniale de Compiègne s’étend sur quelque 14.000 hectares. « Ancienne réserve de chasse, elle doit sa renommée au fort attrait qu’elle a toujours exercé sur les souverains français », rappelle l’ONF. En effet, nombreux sont les rois de France à avoir aimé y chasser. François Ier est le premier à la faire aménager en traçant huit routes. Louis XIV y fera tracer le Grand Octogone et 54 petites routes, Louis XV et Louis XVI en feront percer d’autres, jusqu’à 200. Enfin, de Louis XVI à Napoléon III, ce réseau de routes sera complété de sentiers et de chemins.
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La forêt de Compiègne se caractérise par ses plateaux entaillés de vallons et de gorges, ses petites collines, ses ruisseaux et… son village de Saint-Jean-aux-Bois. Encerclé par la forêt domaniale de Compiègne, ce village datant du Xe siècle est une parenthèse bien heureuse pour le marcheur en quête d’histoire. Au gré de ses pas, il pourra y découvrir une abbatiale datant de la première moitié du XIIIe siècle, une porte fortifiée remontant à la fin du XVIe ou encore le gros chêne Saint-Jean, vieux de 800 ans. Ce chêne rouvre, ou sessile, a été planté sous Saint Louis.
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Une rapide remontée dans le temps s’impose. Fondée en 1152 par la reine Adélaïde, veuve de Louis VI le Gros, sur l’emplacement d’une ancienne maison royale, l’abbaye de Saint-Jean-aux-Bois a d’abord accueilli un couvent de bénédictines. L’abbaye ne possède initialement pas de reliques, mais peu après sa fondation, un convoi transportant la châsse de reliques de sainte Euphrosyne d’Alexandrie vers la ville de Reims passe à proximité et les religieuses en récupèrent une partie. Les abbesses occupent ce lieu jusqu’en 1634, époque où elles échangent leur abbaye avec celle des chanoines de Royalieu pour des raisons de sécurité. Les chanoines y adoptent alors l’ordre de saint Augustin. Quelques années avant la Révolution, le nombre restreint de religieux ne permet plus à l’abbaye de fonctionner et cette dernière ferme donc ses portes.
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Mais sa présence pendant plusieurs siècles a permis au village de vivre et de se développer. L’exploitation forestière étant en pleine expansion, notamment après la réforme Colbert, le métier de bûcheron devient progressivement l’activité principale du bourg et le temps de Dieu laissa progressivement sa place au temps du bois. Est-ce donc ces bûcherons que l’on appelle Solitaires ? Oui, mais pas seulement. En 1794, peu après la Révolution française, le village prendra le nom de « La Solitude ». D’où le nom de « Solitaires » qui restera pour en désigner ses habitants !