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Vous avez sûrement dû en voir près de chez vous ou au cours de vos balades. Plus ou moins impressionnantes, de formes et de tailles diverses, elles se rencontrent le plus souvent en extérieur mais parfois même au sein des églises. Non, il ne s'agit pas d'un calvaire ou d'une croix mais bien d'une réplique de la grotte de Lourdes.
Les apparitions de Lourdes, un évènement retentissant
Le 11 février 1858, la petite Bernadette Soubirous, part ramasser du bois vers la grotte de Massabielle. C'est là, dans le creux du rocher, qu'elle voit pour la première fois la Vierge Marie. Quatre ans plus tard, le 18 janvier 1862, l’Église reconnaissait officiellement les 18 apparitions de Lourdes relatées par Bernadette et enclenchait la construction de la première basilique de l'Immaculée Conception.
Dès le début des apparitions, l'évènement est retentissant. Les pèlerins affluent à la grotte pour se recueillir et ramener un peu d'eau de la source miraculeuse. Au fil des années, la ferveur ne désemplit pas et les pèlerins viennent de partout, de France ou de l'étranger, obtenir une guérison du corps sinon de l'âme. Cette ferveur, accentuée par le renouveau du catholicisme au XIXe siècle et les premiers pèlerinages diocésains vers la grotte, pousse les fidèles à construire des petits lieux de dévotion dans leur commune. Ces répliques, plus ou moins exactes de la grotte de Lourdes, permettent aux fidèles de prier régulièrement l'Immaculée Conception et de se sentir plus proche, symboliquement, du lieu des apparitions. Pendant la Seconde guerre mondiale, la spectaculaire renaissance du culte marial relance à nouveau le désir d'avoir sa petite grotte de Lourdes à proximité.
De reconstitutions fidèles aux interprétions personnelles
Si l'implantation des grottes est assez variable, la grande majorité se situe en extérieur. Accolées à une église, dans une petite chapelle, au cœur d'une habitation, en pleine rue ou bâtie dans des endroits plus calmes, éloignés du centre-ville, les grottes fleurissent selon le désir des communes ou des particuliers. Certaines s'adaptent à la topographie du lieu tandis que d'autres sont l'objet de véritables reconstitutions ! L'influence la plus déterminante est sans conteste celle des rochers et des grottes artificiels comme on rencontrait depuis longtemps dans les parcs et jardins. Le goût romantique, propre au XIXe siècle, ne fait qu’augmenter cette attirance pour les aménagements paysagers. Si les reliefs préexistants déterminent souvent le lieu d'implantation, certaines grottes sont de véritables constructions en saillie, surtout quand l'environnement n'offre que des terrains plats. Les grottes sont alors des répliques plus ou moins heureuses de celle de Lourdes, faites de pierres jointoyées par du mortier de chaux ou du ciment. Le béton aggloméré, qui devient courant dans les années 1870, permet de réaliser des rochers totalement artificiels et d'édifier plus facilement des grottes fidèles à l'originale.
À la reconstitution de la grotte s'ajoutent, bien sûr, des aménagement complémentaires nécessaires à la dévotion des fidèles. Statuaires représentant la Vierge et Bernadette mais aussi autel et bancs permettant des célébrations liturgiques. Dans certains villages, ces espaces de dévotion ont parfois pris une véritable ampleur jusqu'à devenir des lieux de pèlerinage. Souvent construites à l'initiative d'un curé, d'un particulier revenu d'un pèlerinage à la grotte ou exaucé par la Vierge pyrénéenne, les grottes témoignent du retentissement sans égal qu'ont eu les apparitions de Lourdes sur la France.