Les agressions verbales et physiques commises par des paramilitaires contre le nonce apostolique, plusieurs évêques et prêtres, font monter d’un cran la crise nicaraguayenne qui a déjà fait 320 morts et 2.000 blessés depuis le 18 avril
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Les Nicaraguayens sont sous le choc. Des hommes d’Eglise – hauts placés – frappés et malmenés dans une basilique. C’est arrivé le 9 juillet, dans la basilique San Sebastian de Diriamba, à 42 kilomètres au sud de la capitale Managua. Le cardinal Leopoldo Brenes, président de la Conférence épiscopale du pays et Archevêque de Managua, le nonce apostolique Mgr Stanislaw Waldemar Sommertag, ainsi que plusieurs évêques et prêtres les accompagnant, ont été agressé par un groupe de paramilitaires armés et cagoulés, dès leur arrivée à la basilique. Ceux-ci les ont insultés et malmenés – l’évêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio Baez, a été blessé au bras et frappé à l’estomac – avant de s’en prendre au mobilier sacré et de tout saccager.
Un acte condamné
“Nous avons assisté à une action dure, forte et brutale à l’encontre de nos prêtres. Nous n’avons jamais rien vu de semblable au Nicaragua et cela est véritablement triste”, a déclaré aux journalistes le Cardinal Brenes après s’être recueilli en prière dans la Cathédrale de Managua à son retour de Diriamba. “Avec la violence, nous prenons une voie sans issue. Les problèmes se résolvent avec la raison et le dialogue”, a écrit sur son Twitter Mgr Silvio Baez.
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Ces actes de violence ont été condamnés par la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) et par les Nations unies. Quant aux ambassadeurs des pays de l’Union européenne au Nicaragua, ils se sont réunis avec les évêques pour leur exprimer leur préoccupation. La nouvelle est rapporté en Une dans le quotidien du Saint-Siège qui dénonce ces agressions et fait savoir qu’une autre église, distante de quelques kilomètres dans la ville de Jinotepe, a également été attaquée et saccagée par des paramilitaires.
Un contexte de crise
Cette agression contre les Évêques intervient dans le contexte de la crise qui sévit dans le pays et une vague de manifestations contre le président Daniel Ortega, en poste depuis 2007, accusé de confisquer le pouvoir et de brider les libertés. Depuis le 18 avril dernier, la crise a fait 320 morts (selon Fides) et 2.000 blessés.
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Le 7 juillet, le Président Ortega a exprimé publiquement sa décision de ne pas démissionner de ses fonctions, comme cela avait été demandé par les Évêques, qui jouent actuellement un rôle de médiateur pour tenter de sortir le pays de cette grave situation. La délégation de religieux s’était rendue à Diriamba pour secourir des infirmiers et des prêtres franciscains qui avaient trouvé refuge dans la basilique. Ces derniers étaient accusés d’avoir porté assistance aux blessés des affrontements.
Selon Vaticanews, une grève des opposants est prévue ce jeudi 12 juillet. Malgré les agressions subies, les Évêques ont décidé d’aller de l’avant. Ils ont annoncé, rapporte l’agence Fides, qu’ils continueraient à “fournir le service” que le gouvernement leur a demandé, en tant que “médiateurs et témoins” du Dialogue national avec “le même enthousiasme et le même engagement”.