Pour celles et ceux qui n’ont pas encore été aguerris aux joies du scoutisme, voici comment les découvrir en quelques mots de vocabulaire.Le scoutisme représente une véritable communauté reposant sur l’apprentissage de valeurs essentielles à travers jeux, traditions, spiritualité, vie dans la nature, loi scoute… le tout baignant dans un fort esprit de fraternité. On pourrait le définir comme un éveilleur de sens : cinq sens (parfum du feu de bois, chant nocturne des grillons, rugosité de l’écorce de bois), mais aussi sens des autres, sens de la nation, sens du service… Comme toute école de vie, il passe par un apprentissage, notamment au sein de la patrouille. La patrouille, cette petite unité de vie composée de 6 à 8 membres, caractérisée par un animal totem, des couleurs, un cri, un saint patron, un staff (bâton surmonté d’un fanion représentant le totem).
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Qui dit initiation dit plaisanteries… bienveillantes. Ainsi, lors des camps d’été, il est parfois d’usage que les plus jeunes soient envoyés d’un coin de patrouille à l’autre à la recherche d’objets inexistants. Exemple typique. Gaëtan, CP (chef de patrouille) de l’Alcyon, lance à Anatole, dernier-né de la patrouille : “Va me chercher la tarière à trous carrés dans la patrouille du Fennec et demande à l’Aigle son pot de peinture écossaise. Au passage, tu t’arrêteras chez l’Alpaga et tu lui réclameras sa poêle en bois et un peu d’eau en poudre. Et si tu peux faire un crochet chez l’Impala, emprunte-lui une corde à tourner le vent”. Le petit Anatole pourrait bien rentrer bredouille. Mais peu importe, en vérité, puisque cette promenade impromptue dans les patrouilles voisines lui aura permis de faire connaissance avec les autres scouts de la troupe. Tant qu’elles restent bienveillantes et qu’elles ne sont pas trop répétées, ces boutades ont une vertu de cohésion.
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Mais si pour les parents aguerris à ce genre de séparation la trêve des camps d’été sonne la délivrance, pour les néophytes du scoutisme, elle peut être source d’inquiétude. Quoi ? Laisser partir son enfant avec ces hurluberlus braillards et extravagants à l’humour douteux ? Qu’on les rassure. Malgré son vocabulaire insolite, son épaule bardée d’insignes mystérieux, son étrange chapeau bosselé et la corne de brume qui pend sur sa poitrine, le scout peut paraître fantasque, mais il reste néanmoins une créature tout à fait civilisée. Pour les apprentis scouts, ce lexique pourra vous éclairer et vous aider à mieux comprendre dans quel bois est taillé le scout :
Azimut : angle que fait la direction de marche avec le Nord. Il est un peu comme Mirza, on le cherche partout.
Ban : cri vocal se situant entre le chant polyphonique et le beuglement d’un veau en détresse, dont l’objectif est de saluer une prestation ou de féliciter quelqu’un.
Concu : concours cuisine. Moment important de la vie de camp où les patrouilles rivalisent d’imagination culinaire (parfois à l’excès) afin de flatter les papilles de leurs chefs.
Cul de pat’ : parfois appelé aspirant, il est le plus jeune scout de la patrouille. Comme son nom l’indique, il n’a pas forcément la plus belle part et personne ne songe à la lui enlever. Qu’il se rassure, cet état de fait ne dure pas plus d’un an.
Double-toit : toile supplémentaire recouvrant la tente afin de la protéger. Elle est parfois l’objet de nombreux débats après des pluies torrentielles, si l’on estime qu’elle n’a pas bien rempli son office.
Explo : un des temps forts de la vie de camp qui consiste à quitter le lieu de camp en patrouille pour aller explorer la région. Deux jours de belle vie.
Feuillées : latrines pittoresques en général assez spartiates, composées au minimum d’un vaste trou (en général creusées par les soins du cul-de-patte).
Gamelle : récipient en métal que l’on peut faire chauffer et que le scout utilise pour manger. Cabossée, noircie et marquée par la vie de camp, elle est le témoin vivant d’un passé scout haut en couleurs.
Hache : outil composé d’une lame de métal et d’un manche en bois utilisé pour divers travaux. Permet de créer du lien social avec les pompiers du coin.
Installs : en début de camp, temps consacré à la construction des coins de patrouilles. Devant l’ingéniosité déployée par les troupes, Le Corbusier et Jean Nouvel peuvent aller se rhabiller.
Jerrican : bidon de plastique, contenant généralement 10 litres, qui permet de transporter et de stocker l’eau durant le camp. Le transport de jerrican plein de flotte peut se définir comme un moment de convivialité mêlé à une incontestable souffrance physique.
Kraal : coin des chefs. Il est pour les scouts ce que le Saint-Sépulcre est aux chrétiens.
Lampe-torche : appareil électrique (ou non) produisant de la lumière. Multi-fonctions, il est très utile et permet aussi bien de retrouver une paire de chaussettes perdue au fond d’un sac que de mettre en scène des jeux d’ombres durant la veillée.
Mât : haute pièce en bois plantée dans le sol qui permet de hisser les couleurs (drapeau du pays, de l’association et de l’Europe dans certains mouvements). En général, le rassemblement se fait au pied du mât.
Nœuds : ils sont à la base de nombreuses installations. Nœud de chaise, de pêcheur, de cabestan, brêlage, on en compte beaucoup. Ceux qui aiment se faire des nœuds au cerveau en sont particulièrement friands.
PB : abréviation de pelle-bêche. Outil servant à de menues tâches en camp : creuser des feuillées et des rigoles, ou, s’il le faut, faire taire un cul de patte trop bavard.
Rasso : rassemblement. Moment fondamental dans la vie scoute où, au premier coup de sifflet, des hordes de scouts débarquent de tous les coins pour se mettre en ordre de patrouille. Le rasso permet de réunir toute l’unité, donner les informations importantes, monter les couleurs. Il permet également le déroulement de cérémonies importantes telles que la Promesse, l’investiture d’un chef, et les remises d’insignes, de classes, de brevets et et de flots à la fin du camp.
Sioule : sorte de rugby sauvage aux contours mouvants où (presque) tous les coups sont permis. Une seule règle prédomine : la loi scoute.
Tapis de sol : longue paillasse que l’on déroule sur le sol en guise de matelas. Il n’a rien à envier aux Simmons et Treca.
Uniforme : tenue portée par les scouts d’un même mouvement, c’est un signe d’appartenance fort. Chaque groupe a son propre foulard, ce qui donne lieu à des panachés de couleurs aussi colorés que variés. On est loin du noir et blanc de Geneviève de Fontenay.
Veillée : moment phare de la vie de camp composé de chants, sketches, jeux, durant lequel baladins et musiciens emmènent leurs compagnons rêver sous les étoiles.
Woodcraft : revue des Scouts Unitaires de France. Chaque mouvement édite son magazine, outil essentiel pour ne pas s’ennuyer aux feuillées.
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