La prière de Bari organisée à l’initiative du pape François ce 7 juillet avec les patriarches des Églises orientales est probablement un des évènements religieux les plus importants depuis la séparation des Églises d’Orient et d’Occident en 1054.
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Personnellement ou représentés par un tiers le plus proche, la plupart des Patriarches du Moyen-Orient ont répondu à l’appel du pape François et se retrouveront ce 7 juillet à Bari (Italie) pour une journée de prière et de réflexion œcuménique sur le thème “Que la paix soit sur vous ! Chrétiens ensemble pour le Moyen-Orient”. Catholiques, orthodoxes, anglicans et évangéliques d’Orient vont démontrer au monde entier que la solidarité chrétienne est une réalité.
C’est une première, car tous ces responsables orthodoxes, catholiques et luthériens ne se sont jamais rencontrés pour prier tous ensemble en dehors de leur territoire. C’est un “beau chef-d’œuvre” de François — applaudissent des médias italiens — lui qui, depuis le début de son pontificat, multiplie les initiative de paix et d’unité. Comme ce jour de septembre 2013, où il a réussi à rassembler des milliers de personne dans une grande veillée de prière place Saint-Pierre, pour tenter d’empêcher des frappes occidentales en Syrie.
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Après la vénération des reliques de saint Nicolas de Myre, un temps de prière se déroulera sur le front de mer en présence de tous les fidèles qui le souhaitent. Puis le Pape, les patriarches et les différentes délégations — soit une vingtaine de personnes — s’achemineront vers la basilique de Saint-Nicolas, pour des discussions à huis-clos.
Chantier de paix et d’unité
L’événement de Bari est une nouvelle étape dans le chantier de paix et d’unité entrepris par le pape François à la suite de ses prédécesseurs. Un événement exceptionnel, capital, pour cette région où les chrétiens paient un lourd tribut aux divers conflits et sont menacés de disparaître. Un exemple, en Syrie, 70% des chrétiens ont quitté leur pays depuis 2011. Dans tout le Moyen Orient ils étaient 20% avant la première guerre mondiale, ils ne sont plus que 5% aujourd’hui. “Les chrétiens sont persécutés non pas parce qu’ils sont orthodoxes, luthériens, catholiques, pentecôtistes, mais parce qu’ils sont chrétiens”, a rappelé le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens, il y a quelques jours.
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Et c’est pourquoi cette prière œcuménique, à laquelle toutes les Églises chrétiennes font l’effort d’être, est si importante. Par ce geste, toutes témoignent de “l’œcuménisme du sang”, concept cher au pape François. Toutes montrent que d’une manière ou d’une autre, elles sont prêtes à travailler ensemble, à prier ensemble, pour le troupeau de Dieu. C’était le sens de la visite de François au Conseil œcuménique des Églises (COE), à Genève, le 21 juin dernier. C’est le sens de cette rencontre à Bari, quinze jours plus tard.
Autour du Pape sont présents tous les représentants de ces communautés souffrantes : les patriarches catholiques d’Orient, — copte, syriaque, maronite, chaldéen, arménien —, à l’exception du patriarche melkite qui est néanmoins représenté par le métropolite d’Alep. Participent également à cette rencontre plusieurs orthodoxes, comme Bartholomée, Patriarche œcuménique de Constantinople, Tawadros II, pape des coptes d’Égypte, ou encore Aram Ier, catholicos de Cilicie de l’Église apostolique arménienne. À noter enfin, la présence du métropolite Hilarion, qui représente le patriarcat orthodoxe de Moscou. Une présence importante même si celle-ci n’est pas présente au Moyen-Orient, mais en revanche très influente en Syrie. Et compréhensible après le succès de la rencontre historique entre le pape François et le patriarche Cyrille à Cuba, le 12 février 2016.
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Un lieu exceptionnel pour une rencontre exceptionnelle
Et quel meilleur endroit que la ville de Bari, dans les Pouilles, en Italie, où sont vénérées les reliques de saint Nicolas de Myre, pour servir de cadre à cette prière œcuménique qui marque un nouveau pas exceptionnel dans le rapprochement entre les Églises d’Orient et d’Occident, depuis leur séparation en 1054. Et ce saint, Nicolas, dont la fête liturgique populaire et ses miracles attirent dans la ville, depuis plus de 900 ans, des foules immenses de pèlerins catholiques et orthodoxes, ces derniers de plus en plus nombreux. Se rassembler sur le sol de sa dépouille, pour les pèlerins comme pour les grands responsables religieux, est l’occasion de renforcer, autour d’un des saints les plus vénérés de la chrétienté, les liens de communion qui unissent les disciples du Christ à travers le monde.
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