Découvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune âge. Certaines ont tellement imprégné notre culture qu’on ne soupçonne pas qu’elles puissent avoir une origine biblique.
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Boire le calice jusqu’à la lie
Si vous êtes férus d’œnologie, vous connaissez peut-être la différence entre dépôt et lie : ces deux termes définissent les mêmes matières solides naturelles qui se forment à la fin de la fermentation du vin, mais on parle de lie lorsque le vin est en cuve ou en fût et de dépôt lorsqu’il est en bouteille.
Une nuance qui n’empêchera pas les amateurs d’apprécier une bonne bouteille ! Et “boire jusqu’à la lie” une bouteille (en fait jusqu’au dépôt !), signifie que celle-ci a été bue jusqu’à la dernière goutte.
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L’expression “boire le calice jusqu’à la lie”revêt par contre un tout autre sens, sans aucune notion de plaisir ou de convivialité. La locution, qui s’est imposée dans le langage courant au XVIIe siècle, signifie endurer une épreuve pénible ou des souffrances jusqu’au bout, sans répit. Elle trouve son origine dans le Nouveau Testament.
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On serait tenté de penser que, dans l’expression, le calice (qui désigne aujourd’hui la coupe sacrée dans laquelle est consacré le vin à la messe) fait référence à la coupe utilisée par Jésus lors de son dernier repas, mais ce n’est pas le cas. L’épisode à l’origine de l’expression n’est cependant pas très éloigné de celui de la Cène.
Une nuit de solitude, de tourment et de prière
Après ce dernier repas, Jésus se rend avec les apôtres dans le jardin des Oliviers, aussi appelé Gethsémani (en araméen : pressoir à huile). Là, envahi par la tristesse et l’angoisse, il s’isole pour prier :
Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. (Luc 22, 42)
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Saint Marc et saint Matthieu rapportent le même épisode (Mc 14, 36 et Mt 26, 39). Ce passage met en avant un Christ très humain, en proie à des sentiments forts : solitude (les disciples se sont tous endormis, le laissant seul), anxiété, tourment, saint Luc parle même “d’agonie” et de sueur “comme des gouttes de sang” (Luc 22, 44). Mais, bien que sachant ce qui l’attend, Jésus manifeste sa confiance en Dieu en se soumettant à sa volonté. En acceptant la coupe, Il accomplit sa mission et va au bout de son épreuve, Il boit le calice des souffrances et des péchés du monde jusqu’à la lie. Dans l’Évangile de saint Luc apparaît un ange pour réconforter Jésus, abandonné de tous. Blaise Pascal écrira à ce sujet : « Jésus est dans un jardin non de délices, comme le premier Adam où il se perdit et tout le genre humain ; mais dans un jardin de supplices où il s’est sauvé et tout le genre humain. »
Le calice (ou la coupe) est également cité à plusieurs reprises dans l’Ancien Testament (livres de Jérémie et d’Isaïe) et dans le livre des Psaumes. Il symbolise alors la colère de Dieu et son châtiment :
Le Seigneur tient en main une coupe où fermente un vin capiteux ; il le verse, et tous les impies de la terre le boiront jusqu’à la lie. (Ps 74, 9)