Les Missions Étrangères de Paris (MEP) fêtent cette année les 15 ans de leur dispositif de volontariat. Ce week-end, 41 jeunes seront envoyés en mission en Asie et dans l’océan Indien. Plus de 2.200 jeunes entre 20 et 30 ans envoyés aux quatre coins du monde depuis quinze ans. C’est la prouesse du volontariat des MEP qui fête cette année son quinzième anniversaire. Ce dimanche, 41 volontaires, issus de 24 diocèses de France, seront envoyés en mission par Mgr Michel Aupetit dans douze pays d’Asie et de l’océan Indien. Malaisie, Mongolie, Sri Lanka, Corée du sud… Autant de pays où aller témoigner de l’Évangile.
« Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19)
Pour partir en mission, il faut avoir entre 20 et 30 ans et se rendre disponible entre trois mois et deux ans. Sur place, les missions proposées aux volontaires sont très diversifiées. Elles se répartissent en quatre domaines principaux : enseignement (français, anglais, mais aussi informatique ou mécanique), animation (aumônerie francophone, centre pour enfants des rues…), soin (auprès des personnes lépreuses, tuberculeuses) et gestion (comptabilité d’écoles ou de diocèses, coordination de projets).
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Chaque année, entre 140 et 150 volontaires au total partent avec les MEP, s’inscrivant ainsi dans une riche dynamique missionnaire. A l’instar de de Pierre-Alban Foulonneau, 22 ans, qui a passé neuf mois à Taïwan. La mission d’un volontaire n’est pas strictement humanitaire : il est d’abord au service de l’Église et des plus fragiles. À Taïwan, Pierre-Alban visitait des personnes malades du sida, s’occupait d’enfants orphelins et donnait des cours de langue française. Sa démarche missionnaire, il l’a vécue à travers cette proximité quotidienne avec un peuple qu’il n’avait pas choisi et qu’il a appris à aimer, notamment en faisant le choix de s’intégrer à la culture locale.
L’étudiant en droit explique qu’il avait besoin de découvrir autre chose que la France et de se sentir utile : “Taïwan, je ne voulais absolument pas ça. J’ai été tout d’abord très déçu. Puis j’ai compris que cela faisait partie de la mission de se laisser surprendre”.
“J’ai appris à être plutôt qu’à faire”
Un accompagnateur explique aux volontaires que c’est avec leurs passions qu’ils vont toucher les gens. Pour Pierre-Alban, ce sera la cuisine : “je donnais des cours de cuisine et ça m’a permis de me rendre présent. J’ai commencé par préparer des gaufres pour des jeunes enfants, et ensuite, les Taïwanais m’ont demandé des conseils”. Des éclairs à la pâte à chou, le jeune homme transmet son savoir-faire à ses nouveaux amis. À l’occasion d’un événement local, il prépare pas moins de 800 chouquettes. Jésus dans le cœur, ses ustensiles de pâtisserie à la main, il a tout d’un missionnaire. Il explique que l’un des avantages des MEP, “c’est qu’on est baigné dans la culture. On est dans une communauté. C’est ça qui fait la joie de la mission”. Celui qui voulait se rendre utile a appris à “être plutôt qu’à faire”. “Les Taïwanais pouvaient se passer de moi, affirme-t-il. Le seul truc que je pouvais leur apporter, c’était d’être moi-même”.
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Le pape François lui-même appelle à des actions concrètes de coopération et de solidarité entre les Églises afin de réveiller l’enthousiasme missionnaire et d’affermir la foi dans le monde. Il a même demandé un mois missionnaire extraordinaire, qui aura lieu en octobre 2019, afin que les fidèles aient “vraiment à cœur l’annonce de l’Évangile”. Car, rappelle-t-il, le devoir missionnaire n’est pas “une option”, mais la “mission première” de l’Église.