Entre les paramètres à prendre en compte, les personnes concernées et les conséquences espérées, il n’est pas toujours facile de prendre une décision. Connue de tous les pilotes d’Air France, la méthode FORDEC aide à prendre des décisions ajustées.
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La prise de décision tient une place importante dans le quotidien de chacun. Qu’elle soit individuelle ou collective, choisie ou subie, elle est un élément central de la vie professionnelle. Enseignée en école d’aviation et rappelée dans de nombreux documents de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), la méthode FORDEC est utilisée systématiquement par les pilotes d’Air France pour les aider à prendre des décisions ajustées. C’est une procédure qui permet une évaluation permanente de la situation suivie d’une décision, puis d’un contrôle des effets.
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Si elle n’est pas applicable stricto sensu à l’ensemble des situations que l’on peut rencontrer en entreprise, elle n’en demeure pas moins une méthode solide et fiable qui permet d’appréhender une situation dans son ensemble. La voici :
F pour Faits
Lorsque des faits imprévus surgissent, un des pilotes commence par faire un inventaire le plus objectif possible des faits et des forces en jeu. Il analyse les problématiques techniques ainsi que les enjeux humains. Pour cet inventaire, il récolte des informations de plusieurs sources : l’autre pilote, des instruments, la cabine… En entreprise, cela peut se traduire par le « QQOQCCP » : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ?
O pour Options
Il recense les options possibles et réalistes. En entreprise, cette étape nécessite une fine connaissance du domaine auquel est liée la prise de décision. Il est primordial de mobiliser l’ensemble des personnes concernées afin de faire émerger le plus d’options possibles. L’approche et les compétences de chacun ne doivent pas être négligées.
R pour Risques
Il estime les avantages et les inconvénients de chaque option envisagée. Des outils d’aide à l’analyse stratégique existent pour affiner cette étape. En voici deux :
D pour Décision
C’est le copilote qui propose en premier une décision, pour enrichir celle qui sera prise, en fin de compte par le commandant, et éviter qu’il soit influencé par celle-ci (biais de conformité). « L’écoute est une qualité essentielle pour un manager, rappelle ainsi un coach qui enseigne en école de commerce. C’est à lui que revient la responsabilité de la décision mais il doit être capable de laisser s’exprimer les membres de son équipe ainsi que ceux qui ont une expertise sur le sujet ».
E pour Exécution
Une répartition des tâches est décidée pour mettre en œuvre la décision et les communications associées. « Là encore, un manager doit savoir déléguer : à chacun son domaine de compétence et ses qualifications, rappelle encore le coach. » Attention, le responsable doit s’assurer de la bonne exécution de la tâche.
C pour Contrôle
L’équipage vérifie que l’option retenue est la meilleure et que les faits ne la contredisent pas. Il continue à évaluer la situation et il reste ouvert à une option plus adaptée. « Il arrive que le contexte évolue en cours de route, souligne le formateur. Dans ce cas-là, il faut savoir faire preuve d’agilité et de flexibilité ».
Si la méthode FORDEC a fait ses preuves dans l’aviation et peut aisément s’appliquer en entreprise, elle n’est bien évidemment pas la seule. Mais les outils qu’elle mobilise — analyses chiffrées, réflexion collective, agilité… — sont autant d’éléments à garder à l’esprit afin de ne pas être déboussolé en cas d’imprévu.