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Les outils numériques dégradent-ils les conditions de travail des salariés ?

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Agnès Pinard Legry - publié le 28/06/18
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Ordinateur, téléphone portable, intranet… Les outils numériques, utilisés par de plus en plus de salariés, amplifieraient la dégradation de leurs conditions de travail, révèle une étude de la Dares.

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Tous connectés, trop connectés ? Une étude de la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail, révèle que les outils numériques (ordinateur, téléphone portable, boîte mail professionnelle, internet et intranet…), utilisés par de plus en plus de salariés, accélèrent la détérioration de leurs conditions de travail. De 1998 à 2013, le nombre de salariés utilisant des outils numériques a augmenté de 20% pour atteindre 71 % en 2013. Mais dans le détail, il existe des différences notables en fonction de la catégorie socio-professionnelle : les cadres sont 99% à utiliser des outils numériques en 2013 (contre 85% en 1998) alors que le taux chez les ouvriers est de 35% (20% en 1998) et de 64% chez les employés (51% en 1998).



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Amélie Mauroux, auteure de l’étude, souligne que ces outils numériques peuvent avoir des « effets positifs ou négatifs sur les conditions de travail » en fonction de « la stratégie de l’entreprise ». Si une entreprise surcharge ses salariés, les outils numériques permettent d’amener ce surplus de travail au domicile. Dans ce cas, les outils numériques sont plus un « symptôme » d’une charge de travail plus importante que « générateur de problèmes de conditions de travail ».

Les utilisateurs mobiles représentent 16,9% des salariés mais 52% des cadres se retrouvent dans cette catégorie. S’ils déclarent des charges de travail plus importantes (plus d’heures supplémentaires, plus de travail amené au domicile) ainsi que des problèmes à concilier vie professionnelle et personnelle, il s’agit néanmoins de la catégorie qui a le plus fort degré d’autonomie et le plus fort sentiment de reconnaissance.


HOMME EN TRAIN DE TRAVAILLER
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Face à la porosité de plus en plus grande entre vie personnelle et vie professionnelle, un droit à la déconnexion a été inscrit dans le code du travail. Concrètement, les entreprises ont désormais le devoir de mettre en place des instruments de régulation de l’outil numérique. L’objectif de ces mesures : assurer le respect des temps de repos et de congés ainsi que l’équilibre – nécessaire – entre vie professionnelle et vie personnelle et familiale. Car s’il faut évidemment chercher à bien faire son travail et à s’améliorer, il est aussi nécessaire d’intégrer la recherche de bonnes et légitimes conditions de travail. Comme l’a écrit le père Bertrand Lesoing sur Aleteia, « le travailleur hyperconnecté est aussi un travailleur hyperfragilisé ».

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