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Anthelme de Chignin (1107-1178), ou Anthelme de Belley est originaire de Savoie. Il préfère la solitude de la prière avec le Christ à la vie mondaine. À 25 ans, après avoir été sacristain à la cathédrale Saint-Jean de Belley, dans l’Ain, où la vie lui semble encore trop mondaine, il part visiter les monastères voisins, principalement ceux des chartreux dont l’ordre n’est fondé que depuis une vingtaine d’années par saint Bruno.
Leur règle de vie, faite d’austérité et de silence absolu attire le jeune savoyard. Trois ans plus tard, il est ordonné prêtre, distribue tous ses biens aux pauvres et fait son entrée à la chartreuse de Portes (1137). Celle-ci est la troisième chartreuse en termes d'ancienneté, deuxième en France après la Grande Chartreuse. Envoyé à la Grande Chartreuse, il en deviendra le septième prieur en 1139, donnant alors une forte impulsion aux Chartreuses en France et à l’étranger.
Arrivée des moniales
Là, saint Anthelme convoque le premier chapitre général de l’Ordre Cartusien, reconstruit la Grande-Chartreuse qu’une avalanche avait détruite en 1132, et fonde les premières chartreuses pour les femmes désireuses de mener une vie érémitique, à la demande des moniales de Prébayon en Provence, au sud de la France. Nous sommes en 1645. Depuis ce moment les moniales chartreuses forment avec les moines un Ordre unique, sous la direction du même Ministre Général, le Prieur de la Grande Chartreuse.
Mais il faudra, aux moniales, attendre 1970 pour mener la vie cartusienne dans sa plénitude, c’est-à-dire une vie plus solitaire, identique à celle des moines. Car on pensait jusqu’alors que le tempérament féminin n'était pas apte à supporter toutes les rigueurs de la solitudes des moines.
Une simplicité mise à rude épreuve
En 1152, Anthelme abandonne la direction du monastère à Basile de Bourgogne, souhaitant ainsi retrouver une vie de simple moine. Mais bientôt Bernard de Varin, prieur de la chartreuse de Portes, sent sa fin proche et lui demande de venir prendre la direction de son monastère. Puis de 1163 à 1178, il devient évêque de Belley, mettant toute son énergie à corriger les mœurs du clergé et de la noblesse de ce petit diocèse qui s’étendait sur le Bas-Bugey et une partie de la Savoie. Dans son palais épiscopal, il vit à l’identique que dans sa cellule de la Grande Chartreuse.
Il remet de l’ordre dans son diocèse, crée des écoles et parcourt son diocèse laissant des traces de sa charité et de sa sainteté. Quelque temps plus tard, l’empereur Frédéric Barberousse — avec qui il s’était brouillé pour avoir refusé Victor IV, un antipape de fabrication impériale puis réconcilié — l’investit du titre de prince du Saint-Empire romain germanique en 1175. Un titre qui contrarie fortement sa modestie, dont il ne tirera aucune gloire ou profit personnel.
Saint patron de Belley
Anthelme est mort à l’âge de 72 ans, le 26 juin 1178, après avoir passé 30 ans dans un cloître et 15 ans dans l’épiscopat. Il a été enterré en habit de Chartreux paré de la mitre, de la croix pectorale, de l’anneau et du bâton pastoral, à l’abbaye de Hautecombe où le Roi Charles-Albert de Savoie fit restaurer son mausolée qui avait été détruit durant la Révolution. Déclaré protecteur de la ville de Belley aussitôt après sa mort, "longuement pleurée", il est fait saint patron de la ville qui lui voue un grand culte.
On raconte en effet que de nombreux miracles se sont de tout temps opérés à son tombeau — des boiteux qui retrouvaient l’usage de leurs jambes, des aveugles qui retrouvaient la vue… — jusqu’à préserver les citoyens d’une guerre et d’une peste. Saint Anthelme de Chignin a été canonisé par le pape Urbain VIII en 1368. 43e évêque sur la liste épiscopale du diocèse de Belley-Ars, ses reliques sont conservées dans la cathédrale de la ville.