L’abbé Dominique Fabien Rimaz, ou « don Dom », prêtre depuis dix-huit ans, s’apprête à accueillir le pape François lors de sa visite de quelques heures à Genève, jeudi 21 juin. Auxiliaire à la cathédrale de Fribourg, il est également l’aumônier de CathoVoice Suisse, une association catholique qui forme des personnes afin qu’elles puissent parler aux médias et réagir aux actualités concernant l’Église.
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Aleteia : Quel effet cela fait-il, d’accueillir le Pape à Genève ?
Abbé Dominique Fabien Rimaz : C’est une grande reconnaissance et je m’en réjouis. Nous avons de la chance, c’est magnifique. Je concélébrerai la messe avec lui à Genève. Nous serons environ trois cents. C’est un honneur et une joie de pouvoir prier avec lui. Le Pape fait quasi l’unanimité en Suisse romande, il est très aimé. Un comité d’organisation diocésain s’est mis en place, avec tout un programme. Entre autres, le Saint-Père bénira une mosaïque qui ira ensuite dans une prison [Champ-Dollon, canton de Genève, ndrl]. Il rencontrera le Conseil œcuménique des Églises.
Cette dimension œcuménique, quelle place tient-elle en Suisse ?
Catholiques et protestants, nous vivons ensemble, les uns à côté des autres. C’est assez naturel pour nous. C’est une grande opportunité. J’ai moi-même grandi dans un village essentiellement protestant. Mon papa a été le premier instituteur catholique du village. Lorsque Jean Paul II est venu en Suisse en 1984, mon père a dû prendre des congés. À l’école sa remplaçante lui a dit : « C’est le Pape qui vient, je ne veux pas être payée ». Je suis né dans l’œcuménisme. Enfant, je jouais au football avec mes amis protestants. Nous avons l’habitude de prier ensemble, de dialoguer, de parler. Pour nous, c’est une manière de vivre la charité.
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Votre pays a-t-il un rôle particulier à jouer dans le monde contemporain ?
La Suisse est un pays de paix. Nous avons beaucoup de diplomates, de personnalités fortes. Notre saint patron, c’est saint Nicolas de Flue [ermite et mystique du XVe siècle réputé pour avoir un très fort esprit de paix, ndrl]. Dans un contexte international de « guerre en morceaux », le Saint-Père va prier pour la paix en Syrie. Il va rencontrer un évêque syrien et également des chrétiens de Corée. Genève, c’est symbolique. Il vient chez nous et nous sommes gâtés.
Comment voyez-vous les jeunes d’aujourd’hui ?
Ils se réjouissent d’aller voir le Pape. Nous avons eu récemment les JMJ suisses à Fribourg [édition nationale des JMJ, du 27 au 29 avril 2018, ndrl]. Les jeunes d’aujourd’hui sont les petits-petits-enfants de Jean-Paul II. C’est une toute autre génération, moins polémique que la précédente. Avec la génération 68, ça pétaradait beaucoup à l’intérieur de l’Église. Actuellement, les jeunes sont en minorité par rapport à la société, mais ils vivent leur foi de manière plus naturelle. Il y a un véritable dynamisme.
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