Accolées au fond du refectoire, les cuisines romanes de Fontevraud constituent une édifice particulier qui fait l’originalité de l’abbaye.
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Voilà un édifice que l’on ne peut pas manquer en visitant la belle abbaye médiévale de Fontevraud (Maine-et-Loire). Au bout du réfectoire, à l’angle sud du cloître, se dessine un bâtiment étonnant. Avec ses hottes coniques couvertes d’ardoises en écaille de tortue, il intrigue tous les visiteurs qui croisent son chemin.
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Construit au début du XIIe siècle, sa fonction ne fait aucun doute : il s’agit des cuisines de l’abbaye ! Pendant longtemps, elles ont perdu leur usage originel si bien qu’on oublia la fonction première de l’édifice. Plus tard, elles servirent également à entreposer les corps de la famille des Plantagenets, quand l’abbaye se transforma en nécropole royale. Abandonné durant plusieurs siècles, le bâtiment est remis au jour lors de son classement au titre des monuments historiques en 1840.
Mais pourquoi une cuisine si grande ?
L’abbaye a accueilli dès sa construction quasiment 300 religieuses ce qui explique certainement la volonté de construire de si grandes cuisines. La singularité de celles-ci tient au fait qu’elles constituent un bâtiment autonome. Une particularité rarement rencontrée dans les autres abbayes, qui dissimulent généralement les cuisines au sous-sol.
La forme du bâtiment est étonnante. De plan octogonal, il est cantonné de cinq absidioles éclairées, chacune, par trois étroites baies, et voûtées en cul-de-four. La partie centrale est surmontée d’une hotte octogonale reposant sur des trompes. À l’extérieur, les absidioles sont couronnées de petites hottes coniques à lanternons lui donnant ce charme si particulier.
Cuisine ou fumoir ?
Ces dernières années, l’état du monument devenant préoccupant — les derniers travaux de restaurations remontant au début du XXe siècle — la Drac a décidé, à l’été 2017, d’entamer un important chantier de restauration pour un coût global de 1,83 million d’euros. En 2014, le lanternon principal avait déjà dû être déposé en raison d’un risque d’effondrement.
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Les travaux de restauration, encore actuellement en cours, et qui se poursuivront jusqu’en 2020, vont permettre de stabiliser les parties les plus abîmées, d’assainir les parties intérieures et extérieures attaquées par l’humidité, et de restaurer les éléments décoratifs. Les restaurations permettront également aux personnes à mobilité réduite de pouvoir accéder à l’intérieur de l’édifice.
Des études archéologiques sont menées simultanément pour comprendre la fonction précise du bâtiment. Cuisine ou fumoir à viandes et à poissons ? Les historiens débattent encore sur cette question. Une énigme à laquelle les archéologues vont tenter de répondre dans les prochains mois.
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