Un robot éducatif de la taille d’un enfant de 5 ans a été dévoilé cette semaine au Consumer Electronics Show de Shanghaï. Basé sur l’intelligence artificielle, l’iPal est conçu pour tenir compagnie aux enfants et voire, à moyen terme, pour remplacer nourrices, professeurs… et pourquoi pas les parents.
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L’iPal mesure un mètre de haut et pèse 13 kilos. Blanc métallisé, un liseré bleu ou rose lui donnant un genre, il se déplace sur roues motrices, est doté de bras articulés et possède sur la poitrine un large écran-tablette. Ses yeux mobiles sont équipés d’une technologie de reconnaissance faciale.
Un robot éducatif qui soulagerait les parents
IPal parle chinois et anglais, donne des cours de mathématiques ou de langue, raconte des histoires, propose des jeux pour occuper les enfants. Il sait aussi danser, et encourager l’activité physique. Il est connecté à Internet et donne accès à des jeux vidéo et aux réseaux sociaux. Le robot, bardé de capteurs et de caméras, retransmet en temps réel son environnement immédiat aux parents. De cette façon, des parents peuvent surveiller à distance “les progrès, la sécurité et les activités de leur enfant sur leur smartphone ou sur leur ordinateur de n’importe où et à n’importe quel moment”, se vante son concepteur, AvatarMind Robot Technology, une jeune start-up chinoise.
“L’idée, c’est que ce robot devienne un compagnon pour les enfants”, explique Tingyu Huang, cofondateur d’AvatarMind. “Quand l’enfant voit notre robot, il le perçoit d’emblée comme un ami, un autre enfant dans la famille”, assure-t-il. Cet “ami” a un coût : l’iPal avoisine 9.000 yuans (1.200 euros), et grimpe jusqu’à 13.000 yuans (1.720 euros) dans sa version haut de gamme.
La présence d’un père ou d’une mère déléguée à un robot ?
On peut se féliciter de telles innovations par les avancées technologiques dont elles témoignent. Mais elles soulèvent également de nombreuses questions sur la place et le rôle des parents ainsi que celles du bien-être psychologique de l’enfant confronté à un robot. Quelles pourraient être les répercussions de tels robots sur le psychisme de l’enfant, en interaction avec une machine plutôt qu’avec ses parents ?
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Faut-il vraiment avoir peur de l’intelligence artificielle ?
Laëtitia Pouliquen, fondatrice d'”Europe for family“, qui s’intéresse de près aux évolutions des modes de vie et aux progrès technologiques, s’est ainsi interrogée sur l’omniprésence de la technologie dans un récent ouvrage : “Prenons un exemple de robotique avec intelligence artificielle non éthique en domotique : votre fille a 14 ans, elle est en plein bouleversement hormonal, explique-t-elle. Elle rentre de l’école en larmes. Les robots à intelligence artificielle présents dans sa chambre ont détecté par reconnaissance faciale et parce qu’ils ont appris à la connaître, qu’elle ne va pas bien. Les algorithmes vont alors allumer le programme de télévision qu’elle adore et déclencher sa musique préférée. Vaut-il mieux une bonne domotique ou une maman qui tend les bras en demandant ce qui se passe et en donnant un câlin si sa fille ne veut pas parler ?”