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Adèle de Batz, “modèle pour notre temps”, béatifiée à Agen

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Anne Letouzé - publié le 11/06/18
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En mai 2017, le Vatican reconnaissait un miracle attribué à l’intercession d’Adèle de Batz. Dimanche 10 juin, le diocèse d’Agen a célébré la béatification de cette perle spirituelle du Lot-et-Garonne, née en 1789, qui fonda l’ordre des marianistes. Reportage.

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C’est un week-end de festivités et d’allégresse qui s’achève au diocèse d’Agen. Le temps incertain, faisant craindre un déluge du ciel – qui finalement n’est pas arrivé – n’a pas entamé la bonne humeur de tous ceux venus des quatre coins du département et du monde pour fêter Adèle de Batz. Cars et voitures ont d’abord afflué au Château de Trenquelléon, à Feugarolles. C’est là, dans ces lieux qui ont vu la bienheureuse naître et lancer sa Petite Société, qu’est donné un spectacle retraçant le parcours d’Adèle. Les familles et la jeunesse sont au rendez-vous pour découvrir la vie de cette missionnaire pleine de fougue et remplie de l’amour du Christ. Dans les rangs, des religieuses marianistes venus de la lointaine Asie et des non moins lointains Etat-Unis écoutent, avides, les paroles de feu de leur fondatrice. Samedi soir, les jeunes sont nombreux à occuper les places : il faut dire que ce week-end leur est particulièrement réservé, comme une continuation de l’oeuvre d’Adèle qui attachait beaucoup d’importance à l’éducation des plus jeunes.


ADÈLE DE BATZ DE TRENQUELLÉON (1789-1828)
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Le lendemain, dimanche, ce sont ces mêmes jeunes qui accompagnent en procession les reliques de la bienheureuse, depuis la Cathédrale Saint-Caprais jusqu’au Parc des Expositions d’Agen où se tient la cérémonie. A l’autel : le Cardinal Amato, accompagné du Cardinal Sarah et du Cardinal Ricard, mais aussi, le postulateur de la cause d’Adèle : le Père Antonion Gascon. Après des années d’étude de la vie d’Adèle, cette cérémonie est l’aboutissement de tout un long processus, parfois fastidieux, de béatification. “Adèle, dit-il, c’est la révélation de l’amitié spirituelle, la démonstration de l’amour de Dieu pour nous. Elle est un modèle pour notre temps car c’est une figure de femme moderne, instruite, entreprenante, gestionnaire. Une femme d’action, au caractère de feu qui a tout donné pour Dieu.”

Une mission loin d’être finie

Dans l’assemblée, au premier rang : une grande partie de la famille d’Adèle, comblée que soient reconnues par toute l’Eglise les vertus de cette figure familiale. “Nous la vénérons depuis le début dans notre famille. Elle est un trésor familial resté longtemps confidentiel, par pudeur et humilité”, reconnaît Françoise de la Raitrie, descendante de Charles, le frère d’Adèle et actuelle propriétaire du Château de Trenquelléon. Rien de poussiéreux ou de surannée pourtant dans cette dévotion. Bien au contraire : “Elle a connu ce que nous sommes en train de connaître : la déchristianisation de notre pays.”

En voulant transmettre le feu de sa foi aux gens des campagnes, Mère Adèle a propagé ce feu bien au-delà de la France. La cinquantaine de soeurs venue des quatre coins du globe en attestent : elles sont du Togo, des Etats-Unis, du Japon ou de Corée et ont traversé les océans pour honorer leur fondatrice. “Cet événement est une très grande joie pour la famille marianiste, sourit soeur Zonta, supérieure générale des marianistes. Une grande joie mais surtout la prise de conscience que nous devons rester fidèles à l’esprit d’Adèle. Notre charisme est d’aider la Vierge dans sa mission qui est de donner le Christ au monde. Et cette mission est loin d’être finie !”



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En images : la béatification d’Adèle de Batz

Le Parc des Exposition est plein. Plein de jeunes et moins jeunes venus de France et d’ailleurs, de familles heureuses d’acclamer la nouvelle bienheureuse. Pierrine et Mélodie, compagnons aux Scouts de France n’en reviennent pas de tout ce monde. Aubin et Caroline, eux, sont venus avec leurs quatre enfants. “Nous vivons la foi en famille, aussi était-il important pour nous d’être ici. Cette béatification est une grâce spéciale. Ce n’est pas parce que Mère Adèle a vécu il y a 250 ans que tout était facile. Elle a connu une époque anti-catholique. Comme aujourd’hui c’était une gageure de devenir saint car l’esprit du monde est toujours contre Dieu. C’est pourquoi elle est un très beau signe d’espérance et d’encouragement pour nous.”

Pour découvrir les Français en attente de canonisation, cliquez sur la première image :

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