Un âge canonique, cela vous évoque probablement une personne âgée, voire très âgée… Et pourtant, vous ne vous en doutez pas mais vous avez peut-être déjà atteint l’âge canonique !
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Les amateurs de la bande dessinée Astérix connaissent bien Agecanonix, doyen du village des irréductibles Gaulois, affectueusement surnommé Agecanonichou par sa jeune et jolie femme. Savez-vous qu’il est connu dans le monde sous le nom de Methusalix (en allemand) et Matusalemix (en italien), Geriatrix (en anglais britannique), Arthritix (en anglais américain) ou encore Senilix (en finnois et suédois) ? Que ce soit en référence au prétendu grand âge de Mathusalem, à la gériatrie, à l’arthrite ou à la sénilité, tous ces noms évoquent un âge vénérable et les problèmes inhérents.
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Mais si aujourd’hui l’expression âge canonique désigne effectivement un âge assez avancé, pour les hommes comme pour les femmes, cela n’a pas toujours été le cas. À l’origine, l’âge canonique est en effet l’âge requis par le droit canon pour l’exercice de certaines fonctions et en particulier l’âge minimum à partir duquel une femme peut entrer au service d’un ecclésiastique, à savoir : 40 ans.
Éviter les tentations
Aujourd’hui, cet âge peut sembler très jeune, mais avant de frémir si vous avez déjà soufflé vos 40 bougies, songez qu’autrefois, l’espérance de vie était moindre. Quarante ans représentait un âge déjà respectable et l’on estimait qu’une femme de cet âge offrait moins de tentations et pouvait être digne de confiance.
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L’âge canonique est même monté jusqu’à 50 ans ! En 1691, Bossuet, évêque de Meaux, écrit dans une ordonnance synodale : « Nous défendons (…) à tous ecclésiastiques constitués dans les ordres sacrés, sous peine de suspense encourue ipso facto, (…) de retenir en leur maison aucune servante qui n’ait atteint l’âge de 50 ans accomplis, sous quelque prétexte que ce soit. »
Et de préciser : « Nous ne recevrons pas les excuses de ceux qui auront des servantes dans l’âge inférieur, sous prétexte qu’elles seront avec leurs mères ou leurs sœurs : nous réservant même d’éloigner les plus proches parentes, si elles sont immodestes, querelleuses ou mondaines et de mauvais exemple, afin que la maison des ministres de Jésus-Christ soit sainte et que leur célibat soit à édification, et non à opprobre à l’Église. »
Avec le temps, le sens de l’expression a dépassé le cadre religieux et s’est élargi à toute la société y compris aux hommes.
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