L’association Lazare a publié ces derniers jours une série de vidéos afin de faire connaître son projet et inciter de jeunes professionnels à devenir volontaires. Quand la colocation se fait rencontre.« Mes copains me trouvent parfois mystérieux. Je suis l’étincelle du matin et le réconfort du soir. Je suis le glaive à deux tranchants ». C’est une voix grave, profonde et incroyablement douce qui s’adresse à tous, à chacun. Cette voix n’est autre que celle de l’acteur français Michael Lonsdale. “On a pas mal cherché pour savoir qui pourrait faire la voix du clip, un choix pas évident puisque le narrateur est Dieu lui-même… Son nom est venu assez rapidement ; c’est un grand acteur qui a traversé quasiment un siècle d’histoire du cinéma, explique à Aleteia Pierre Durieux, secrétaire général de l’association Lazare. Il nous fallait une voix douce, apaisée, inspirante, cette force et cette délicatesse qu’on devine lorsqu’on lit les paroles du Christ dans l’Évangile.” « C’est Étienne Villemain, fondateur de Lazare, qui est venu pour enregistrer, avec Radio Notre-Dame, la voix de Michael Lonsdale, après avoir prié ensemble. »
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Ses copains l’appellent Chabal
« Je suis lisible pour autant qu’on m’ouvre. Je suis sonore pour eux pour autant qu’on m’écoute ». Mais qui suis-je ? « On peut dire que Dieu se laisse découvrir, sous les traits du pauvre, dans la présence du pain eucharistique et bien sûr dans sa Parole. », explique Pierre Durieux. Trois « P » qui peuvent surprendre mais qui prennent tout leur sens grâce au message du pape François. « Chaque année, l’association Lazare cherche de nouveaux volontaires, de jeunes professionnels âgés de 25 à 35 ans prêts à passer un an ou plus, dans une de nos maisons et à partager leur quotidien avec des gens qui ont connu la rue, détaille le secrétaire général de l’association. Nous cherchions comment faire passer ce message, quand nous avons lu une homélie du pape François évoquant les « trois points de référence »… qui se retrouvent au quotidien dans les colocations Lazare.
La Parole, le pain eucharistique et les pauvres
« Le premier est la Parole, qui est la boussole pour marcher avec humilité, pour ne pas perdre le chemin de Dieu et tomber dans la mondanité. Le deuxième est le pain, le pain eucharistique, car tout commence par l’Eucharistie. C’est dans l’Eucharistie que l’on rencontre l’Église, pas dans les bavardages et dans les faits divers, mais ici, dans le Corps du Christ partagé avec des gens qui sont pécheurs et dans le besoin, rappelle ainsi le souverain pontife. Enfin, le troisième « P » : les pauvres. Aujourd’hui encore, hélas, tant de personnes manquent du nécessaire. Mais il y a aussi beaucoup de personnes pauvres qui manquent d’affection, des personnes seules et pauvres de Dieu. En tous, nous trouvons Jésus, parce que Jésus a suivi sur la terre le chemin de la pauvreté, de l’anéantissement ». « C’est de là que vient notre trilogie, notre séquence en trois épisodes. C’était un défi pour nous d’expliquer ce qui se vit dans nos colocations. Ce n’est pas une bonne action ou un geste pour les autres mais une occasion de rencontrer Dieu. La foi chrétienne présente un Dieu en trois personnes, le projet Lazare propose un appart et trois fois Dieu, si l’on peut dire ! », souligne encore Pierre Durieux.
« Une fois que nous en avons eu l’idée, nous avons fait appel à une petite boite toulousaine. Un des caméramans était de culture musulmane et l’autre nous disait être éloigné de la religion. Mais le tournage a été l’occasion d’échanges très riches », se souvient-t-il. Radio Notre Dame s’est occupée de la prise de son et Michael Lonsdale a « prêté » bénévolement sa voix. Tous les acteurs, bénévoles, volontaires et personnes de la rue (« Chabal »), se sont également prêtés au jeu de bon cœur.
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“Mon pote à cinq euros”, le récit d’une amitié
La belle histoire de cette campagne ? « Pendant le week-end de la Pentecôte nous avons réuni à Lyon l’ensemble des coloc’ Lazare d’Europe. Il était important pour nous qu’ils se reconnaissent dans ce projet. Le trac des différents acteurs a été suivi par un tonnerre d’applaudissements, tant de la part des volontaires que des personnes de la rue, croyantes, ou non. Leurs applaudissements disaient : nous sommes fiers d’appartenir à la famille Lazare ! »