L’Osservatore Romano prend la défense du président de la République italienne, Sergio Mattarella, qui doit composer avec un flot d’attaques et d’injures alors que l’Italie traverse de sérieuses secousses sur le plan politique.
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Généralement le Vatican se garde bien de trop se mêler des soubresauts de la vie politique italienne. Mais le climat politique actuel l’a poussé a sortir de sa réserve habituelle. Dans son édition du 30 mai, le quotidien du Saint-Siège, l’Osservatore Romano, a dénoncé que Sergio Mattarella, le chef de l’État italien, soit la cible d’attaques “répugnantes”, d’injures “au contenu ignoble” et de “véritables menaces de mort”. C’est que depuis trois mois, les deux vainqueurs aux élections législatives du 4 mars dernier, n’ont pas vu leur gouvernement de coalition valdié par le président de la République.
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S’il exerce une fonction généralement honorifique, le chef de l’État italien dispose néanmoins du pouvoir des nominations des ministres. Le 27 mai, Sergio Mattarella a ainsi refusé le candidat proposé par les deux partis pour être ministre de l’Économie, en raison de son “euroscepticisme”. Le président a alors pris la décision de nommer un gouvernement “technique”, chargé d’expédier les affaires courantes en attendant de très probables nouvelles élections. Ces décisions sont vivement contestées par les deux partis majoritaires. Le Mouvement 5 étoiles prévoit notamment une manifestation le 2 juin à Rome, en parallèle des fêtes de la République. Ce parti affirme également vouloir engager une procédure parlementaire de mise en accusation du président — une procédure exceptionnelle qui n’a quasiment aucune chance d’aboutir.
Appel au sens civique
Pendant ce temps-là, sur les réseaux sociaux, attaques et injures fusent. Celles-ci “sont le signe d’une détérioration inquiétante du sens civique”, estime l’Osservatore Romano, et elles “n’aident certainement pas à améliorer la situation”. La prise de position officieuse du Saint-Siège apporte un soutien aux évêques italiens qui s’inquiètent de “la crise sociale et politique dans laquelle l’Italie “s’est précipitée”. Dans un appel diffusé dans le quotidien Avvenire, le président de la conférence épiscopale invite les politiques à faire preuve de “bonne volonté” et à renouveler leur engagement “chacun dans son rôle, pour le bien suprême du pays”. À un moment où il y a “urgence” d’hommes et de femmes qui sachent “utiliser un langage de vérité”, ils leur demandent de parler franchement “sans cacher les difficultés, sans faire de promesses irréalisables mais en indiquant une route et une destination”.