Le pape François a invité les personnes démunies vivant aux alentours du Vatican à assister le 31 mai au Golden Gala de Rome, une importante compétition d’athlétisme. Pour Mgr Melchor Sánchez de Toca, responsable du département “sport et foi” au Conseil pontifical de la culture, le sport permet de cultiver des valeurs propices à l’évangélisation.Aleteia : Pourquoi le Pape tient-il à ce que les pauvres puissent se divertir ?
Mgr Melchor Sánchez de Toca : Le pape François rappelle souvent que les pauvres n’ont pas seulement besoin de pain et d’argent, mais aussi de pouvoir faire l’expérience des joies de la vie. C’est pourquoi il en avaient invités au cirque, et maintenant à voir ce spectacle merveilleux de la grâce et de la puissance des athlètes. Il s’agit d’essayer de les intégrer, de ne pas réduire l’aide à des problèmes économiques et financiers.
Pourquoi le Pape invite-t-il “ses” pauvres à une compétition sportive ?
Le Golden Gala est un des rendez-vous les plus importants de l’athlétisme et seuls les meilleurs y participent. À la demande du Saint-Père, la Fédération italienne d’athlétisme a invité les personnes démunies qui vivent autour de Saint-Pierre et qui sont l’objet d’une particulière attention du Pape à travers son aumônier. Une cinquantaine de ces personnes iront au stade de Rome accompagnées et guidées par des bénévoles et des membres de l’Athletica Vaticana — ce groupe d’employés du Vatican pratiquant une activité sportive. C’est un très bel exemple de partage et de solidarité.
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Même lorsqu’il est regardé, le sport a cette capacité à susciter des émotions très fortes, capables de mobiliser toutes les énergies de la personne. Comme les arts, le sport peut créer de liberté, de la créativité, de la gratuité. En cela, il offre les conditions pour que la grâce contemplée par les yeux puisse s’enraciner dans le cœur.
Le sport peut-il contribuer à l’évangélisation ?
Dans ses lettres, l’apôtre Paul compare la vie chrétienne à la course dans un stade. À la fin de sa vie, saint Paul dit “j’ai achevé ma course” (2Tm 4, 7). L’image de la course est très présente dans ses lettres, car il y a une convergence entre le sport et l’évangélisation. Le sport a de grandes valeurs — le dépassement de soi, le partage, la persévérance — qui préparent à l’annonce de l’Évangile.
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Toutefois, le sport peut aussi favoriser des contre-valeurs : l’excès de compétition, l’orgueil, l’égoïsme… Il faut bien comprendre que le sport ne fait pas de miracles, mais il permet de cultiver et de protéger des vertus qui donnent du fruit. C’est pourquoi les grands athlètes sont appelés à être des modèles pour la société.