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En Côte d’Ivoire, un concours Miss handicap pour changer les mentalités

MISS HANDICAP
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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 29/05/18
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Le prix “Miss Handicap Côte d’Ivoire” a été remis à Loukou Getheme, une jeune étudiante de 25 ans atteinte d’une malformation à une jambe. Une première dans le pays, où le handicap reste un tabou.

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Après l’Afrique du Sud et le Cameroun, la Côte d’Ivoire est le troisième pays du continent africain à organiser un concours Miss Handicap. Loukou Getheme, une jeune étudiante de 25 ans atteinte d’une malformation à une jambe, a remporté le premier titre.

Elle espère que toutes les filles en situation de handicap comme elle, “qui sont dans leur coin, qui n’osent pas s’afficher” auront, à partir de ce concours, “enfin le courage et la force de se présenter”. Elles étaient dix finalistes, rapportent les médias. Dix jeunes femmes qui se sont exposées au regard d’autrui avec “un courage militant”, sur un continent où le handicap est souvent plus préjudiciable que dans le monde occidental.


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Le handicap “c’est dans la tête, il faut braver les barrières et tout ira bien”, estime Loukou Getheme, acclamée par les spectateurs. Autour d’elle, une malvoyante, accompagnée par un guide, une autre marchant avec une béquille, une autre encore se déhanchant avec des chaussures orthopédiques, ovationnées par leurs compagnes handicapées, venues nombreuses assister à la cérémonie.

Le handicap encore tabou

450.000 handicapés sont recensés en Côte d’Ivoire mais beaucoup ne sont pas déclarés à la naissance. “C’est vraiment difficile en Afrique. Par exemple dans nos universités, les infrastructures ne sont pas construites en fonction de nous”, explique Victoire Yao, une étudiante en Géographie, “c’est compliqué, même dans nos familles. Certains nous rejettent parce que nous sommes handicapées. Moi, j’ai eu la chance d’avoir de bons parents”, ajoute-t-elle.


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Ce concours, confirment les organisateurs, est fait pour provoquer un changement de regard de la société ivoirienne sur ses concitoyens handicapés. Il y a une certaine “honte”, s’insurge en effet la chanteuse Nuella, 33 ans, principale organisatrice du concours. Elle-même est née avec une malformation congénitale aux jambes qui ne l’a pas empêchée de remporter deux télé-crochets africains. “La beauté du monde, c’est la différence”, estime-t-elle, “on fait partie d’une minorité et on doit se faire entendre de la majorité”. Car, encore aujourd’hui, explique Nuella, “l’inconnu effraie. Beaucoup de handicapés ne sont pas scolarisés, enfermés à la maison (…). On laisse ces gens sans formation, sans étude ». Et cela est pire à la campagne, où “l’on peut considérer que la femme porte malheur”.

Si pour la Côte d’Ivoire, ce concours est une première, le Cameroun lui en est à sa troisième édition. La miss Cameroun 2018, Laura Tchokotcheu, est venue exprès de Douala. Elle a perdu un bras dans une broyeuse à maïs à l’âge de onze ans. Devenue présentatrice télé, elle se félicite de cette nouvelle initiative et espère qu’il y aura bientôt un Miss Handicap Afrique comme l’ont promis les organisateurs, pour vraiment changer les mentalités.



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