Alors que la question de l’accueil des migrants est au cœur des débats en France, Aleteia a choisi de s’intéresser au réseau Don Bosco qui accueille cette année entre 200 et 220 mineurs non accompagnés en France. Une initiative qui est appelée à prendre de l’ampleur.C’était le 14 mai. Ce jour-là Mgr Benoist de Sinety, vicaire général du diocèse de Paris, a dénoncé une « absence totale d’humanité » dans le sort fait aux migrants installés dans la capitale dans le campement du Millénaire. « On peut objecter tout ce qu’on veut, il n’en demeure pas moins que rien ne pourra jamais justifier cette indifférence et ce silence. Aucune raison, fût-elle d’Etat, ne peut expliquer cette absence d’humanité », a-t-il déclaré lors de son passage sur radio Notre-Dame.
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Aleteia a choisi de s’intéresser plus particulièrement au réseau Don Bosco qui accueille cette année entre 200 et 220 mineurs non accompagnés dans sept établissements d’action sociale situés en Ile-de-France, en région Rhône-Alpes et en Gironde. « Nous venons de lancer la mission mineurs non accompagnés donc nous n’avons pas encore suffisamment de recul mais une chose est sûre : ce chiffre ne peut que progresser », prévient Pierre-Jean Allard, salésien de don Bosco où il est chargé de mission mineurs non accompagnés (MNA) et titulaire d’un master 2 en Droit des Étrangers et Migrations. « En France l’État est pris dans un étau entre l’ordre public à maintenir d’un côté et le respect des droits de l’homme de l’autre. Et c’est un balancier qui a une amplitude de plus en plus faible… », reconnait-il.
Avant d’arriver dans un établissement du réseau salésien de don Bosco, « le jeune est reconnu dans la rue par quelqu’un, par un signalement au niveau du département ou par la police. Il est ensuite évalué sur sa minorité et son isolement. Une fois ces deux critères établis, le jeune est placé dans un foyer, détaille frère Pierre-Jean Allard. Nos foyers sont des maisons d’enfants à caractère social (MECS) et nous travaillons avec l’aide sociale à l’enfance car ces mineurs étrangers sont dans le droit commun ». La plupart des jeunes accueillis par le réseau salésien de don Bosco sont originaires d’Afrique de l’ouest (Guinée, Mali et Côte d’Ivoire) et ont entre 16 et 17 ans.
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« Tout le travail des éducateurs de terrain est de leur donner un endroit sécurisant pour assurer leurs besoins primaires mais aussi d’évaluer leurs compétences : la lecture, l’écriture et la compréhension du français, explique le frère salésien. En fonction de cela nous leur proposons un parcours d’accompagnement individualisé ». Actuellement, 32% d’entre eux sont en CAP, 29% en attente d’une formation, 18% suivent des parcours « découvertes » en interne et 12% en classe d’accueil.
Ne jamais oublier l’esprit Don Bosco
Pour optimiser l’accueil de ces jeunes en marge de la société, quinze associations, gérant 63 établissement et services d’action sociale animés par l’esprit de Don Bosco ont aujourd’hui décidé de se fédérer en réseau. « Réseau Don Bosco Action Sociale permet à chaque entité des œuvres sociales salésiennes de se reconnaitre dans un ensemble. L’idée est de partager des pratiques, d’échanger », souligne encore frère Pierre-Jean Allard. Sans jamais oublier l’esprit Don Bosco : « Une maison qui accueille, une église qui évangélise et une école qui éduque, rappelle le frère salésien. Ces trois éléments constituent le chemin d’autonomie du jeune ».
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