Un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi et du Dicastère pour le service du développement intégral détaille le regard du Vatican sur la finance mondiale actuelle tout en proposant des pistes éthiques pour (re)mettre l’économie au service de l’homme. Le texte s’attarde notamment sur la dette publique et sa « spirale ».
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Le Vatican ne mâche pas ses mots. Dans un document publié ce 17 mai intitulé Œconomi cae et pecunariae questiones (Questions économiques et financières, en latin), il revient, par le biais de la Congrégation pour la doctrine de la foi et du Dicastère pour le service du développement intégral, sur le système économique et financier actuel.
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La rédaction d’Aleteia s’est particulièrement intéressée à ses propos sur la « spirale de la dette » et la manière de l’enrayer. « La dette publique est souvent générée par une gestion maladroite – peut-être intentionnellement – du système d’administration publique », détaille ainsi le document. « Cette dette, c’est-à-dire l’ensemble des passifs financiers qui pèse sur les États, est aujourd’hui l’un des plus grands obstacles au bon fonctionnement et à la croissance des différentes économies nationales. Nombreuses d’entre elles sont en effet accablées par le devoir de faire face aux paiements d’intérêts provenant de cette dette et doivent donc procéder à cet effet à des ajustements structurels. »
De “sages” réformes structurelles
Pour mettre un terme à cette situation dramatique, la Congrégation pour la doctrine de la foi et le Dicastère pour le service du développement intégral appellent les États « à remédier à cette situation au moyen d’adéquates gestions du système public par le biais de réformes structurelles sages, et par la répartition judicieuse des dépenses et des investissements ciblés » et, au plan international, à mettre « chaque pays face à ses responsabilités incontournables ».
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Attention, préviennent les auteurs, « il faut également permettre et encourager de manière raisonnable les voies judicieuses de sortie de la spirale de la dette, en ne faisant pas porter aux États – et donc à leurs concitoyens, en clair à des millions de familles – le fardeau de ce qui de fait se révèle insoutenable ».
La santé du système économique international
Enfin, enrayer cette « spirale de la dette » suppose également « des politiques de réduction raisonnable et harmonisée de la dette publique, en particulier lorsque celle-ci est détenue par des entités d’une telle consistance économique qu’elles sont en mesure d’offrir cette réduction », rappelle le document. « Des solutions similaires sont nécessaires à la santé du système économique international, afin d’éviter la propagation de crises qui pourraient l’affecter tout entier, et à la poursuite de la recherche du bien commun des nations dans leur ensemble. »
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