Au cours d’une rencontre avec le diocèse de Rome, le Pape se déclare inquiet pour les jeunes qui perdent le contact humain à force de virtuel.
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Le pape François sur un selfie avec un ado. La scène est “banale” tant les photos de cet acabit circulent par centaines sur le web. Pensez-donc, se montrer avec une personne considérée à priori comme inapprochable, cela marque. Ce faisant, le selfie est devenu un puissant outil de communication et de partage. Certes. Mais le phénomène est tel que le Pape émet désormais de sérieuses réserves. Que se passe-t-il ? Le Saint-Père se rend compte que « les jeunes ne savent plus tendre la main, la serrer, saluer », trop occupés à bien diriger leurs smartphones pour avoir la fameuse photo. Cette inquiétude, le Pape l’a confiée le 14 mai au soir au diocèse de Rome à la basilique Saint-Jean-de-Latran où étaient rassemblés évêques, prêtres, religieux et laïcs.
Une “aliénation culturelle”
“Je suis inquiet — a reconnu le Pape — de voir ces jeunes communiquer et vivre dans un monde virtuel. Comme ça, sans poser les pieds par terre”. Et de citer à ce propos l’exemple tout récent de jeunes “heureux” de le voir et de l‘approcher mais qui en oubliaient de lui serrer la main pour lui dire bonjour. C’était lors de sa visite, le 11 mai, au siège de la fondation internationale Scholas Occurentes, qu’il a lui-même créée en 2013 pour “connecter, éduquer et inspirer les adolescents” à travers le monde. “Photo, photo, selfie, selfie !”, lui criaient-ils.
Leur réalité est virtuelle, “ce ne sont pas des contacts humains”, il faut “les faire atterrir” sinon ils restent “déracinés”, a-t-il martelé. Face à tous ces jeunes “virtualisés”, le Saint-Père reconnait qu’il y a du bon dans ce type de communication mais pas quand celle-ci devient “aliénante “, elle leur fait “oublier de tendre la main” et de dire bonjour. Nous sommes dans le domaine de “l’aliénation culturelle”, a-t-il dit, et “là, c’est grave !”, s’est-il inquiété. Pour parer au phénomène, le Pape a demandé expressément aux grands-parents — “et non aux parents, car ils sont d’une génération qui manque de racines solides”, a-t-il estimé — de dialoguer avec eux, de “les aider à retrouver ces racines pour les aider à avancer”.
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Et d’appeler d’ailleurs tout le diocèse de Rome à lutter contre “l’hypertrophie” de l’individu dans son ensemble, contre les formes d’esclavage qui finissent par “rendre stériles”, comme la drogue chez les jeunes, encore une fois, qui “sont une proie facile”. Cette hypertrophie, a ajouté le Pape, qui fait dire à un individu : “Je n’arrive pas à devenir une personne, à vivre de relations, je n’ai pas besoin de relations vraies avec les autres”.