Dans la nuit de mercredi à jeudi, Israël a mené des dizaines de raids aériens meurtriers contre des cibles présentées comme iraniennes en Syrie voisine, affirmant riposter à des tirs de roquettes attribués à l’Iran sur le plateau du Golan, territoire syrien annexé par Israël. Éclairage.
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Inquiétude légitime ou inquiétude mise en scène ? Après le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire, l’Iran est à nouveau au cœur des préoccupations internationales. Dans la nuit de mercredi à jeudi 10 mai, l’armée israélienne a frappé des dizaines de cibles militaires iraniennes en Syrie en représailles à des tirs de roquettes attribués à l’Iran sur ses positions dans le Golan, un territoire syrien annexé par Israël.
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Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, a affirmé que l’Iran avait franchi une « ligne rouge ». Le président iranien Hassan Rohani a de son côté indiqué que son pays ne voulait pas de « nouvelles tensions » au Moyen-Orient tout en soulignant que « l’Iran a toujours cherché à faire baisser les tensions ». Le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement iranien, Allaeddine Boroujerdi, en déplacement à Lisbonne, a lui estimé que « le principal objectif de ces attaques, soutenues par les États-Unis, est de dévier l’attention de l’opinion publique du comportement du président américain, de sa décision de sortir de l’accord » sur le nucléaire iranien.
Qu’en est-il réellement ? « Il y a un jeu de mimétisme entre l’Iran et Israël. Les deux pays se comportent comme des jumeaux car ce sont des centres créatifs, poétiques… qui ont conquis le monde par ces biais-là, explique à Aleteia Thomas Flichy, agrégé d’histoire, docteur en droit et membre de l’Institute of World Politics. Sur la question du nucléaire, il ne faut ainsi pas oublier qu’Israël « est arrivé en possession du nucléaire clandestinement, sans aucune permission internationale ». Historiquement, ces deux pays ont été très proches , “mais depuis la révolution islamique, l’Iran et Israël se font la guerre par procuration en différents endroits du globe : le Yémen, la Syrie, face à l’État islamique… ».
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Selon lui, les tensions entre les deux pays existent depuis des années et cet événement, qualifié par plusieurs observateurs d’« escalade militaire », n’est pas synonyme d’action « inédite ». « Il faut bien distinguer la réalité et la médiatisation de la réalité, prévient-il. Certes, les tensions sont plus vives que d’habitudes car Israël a pris prétexte du retrait américain pour pousser son avantage mais il ne s’agit certainement pas d’une déclaration de guerre ».
Plus globalement, « Israël a intérêt à la plus grande instabilité dans son environnement proche, détaille Thomas Flichy. Son intérêt est de fractionner son environnement en micro-communautés rivales afin de pouvoir peser plus lourdement dans les rapports ».