Le 8 mai 1429, Jeanne d’Arc n’a que 17 ans lorsqu’elle chasse les Anglais d’Orléans. 589 ans plus tard, elle suscite encore respect et admiration. Pour Alexandre Dianine-Havard, fondateur de l’Institut de leadership vertueux, Jeanne demeure un modèle de vertu, d’audace et d’action.
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Jeanne d’Arc. Si cette jeune femme n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Mais aurait-on trouvé sur cette terre un cœur suffisamment pur pour produire une chose pareille ? Jeanne d’Arc est entrée dans ma vie au mois d’octobre de l’année 2000. J’habitais alors la Finlande. Une édition finnoise du « Joan of Arc » de l’américain Mark Twain tomba entre mes mains. Je commençai à lire. Et je fus bouleversé.
Une obsession : faire la volonté de Dieu
Il y a chez Jeanne une unique obsession : faire la volonté de Dieu. Et la volonté de Dieu est que les Anglais retournent chez eux. L’amour que Jeanne éprouve pour la France est de nature divine. Ce n’est pas le fruit d’un patriotisme exacerbé. Jeanne aime la France pour Dieu. Elle est « Fille de Dieu ». « Fille de Dieu », voilà le nom que ses voix lui ont donné. Voilà aussi le nom qui l’enverra au bûcher. Jeanne est un modèle universel. Je comprends pourquoi le monde entier est en admiration devant elle. Elle est la plus belle chose que la France ait jamais donné à l’humanité.
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Le mysticisme de Jeanne n’est pas consolation, mais action. Elle court, elle presse, elle attaque. Elle ne supporte pas les retards. Le mot « délai » n’existe pas dans son vocabulaire. Il n’y a pas de place en elle pour les scrupules, pour les doutes. Il n’y a pas de tension psychologique. Il n’y a qu’une seule chose : la volonté de Dieu doit être exécutée. En un an, elle transforme un troupeau de pusillanimes, de désespérés, en une force militaire audacieuse et magnanime. Elle transforme le cœur de plusieurs millions de ses concitoyens, elle provoque le renouveau spirituel d’une nation qui a sombré dans les ténèbres.
Une exhortation à passer à l’action
Jeanne nous dit de ne pas nous réfugier dans un eschatologisme confortable. Elle exige de nous l’action. « Aide-toi, Dieu t’aidera… ». Elle a une confiance absolue en Dieu et une confiance absolue en elle-même. Son espérance n’est pas seulement divine (« Je peux tout avec la grâce de Dieu »), elle est aussi humaine (« Je peux tout avec les talents naturels que Dieu m’a donnés »). L’espérance humaine est le cœur même de la vertu de magnanimité. Jeanne est une créature « énorme ». Cette énormité de l’humain chez Jeanne saute aux yeux.
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« Puisque Dieu le commandait, eussè-je eu cent pères et cent mères, eussè-je été fille de Roi, je serais partie… ». À 17 ans, elle quitte sa famille, dirige les armées françaises, lève le siège d’Orléans et fait sacrer à Reims le Dauphin. À 18 ans, elle est capturée à Compiègne et supporte pendant plusieurs mois l’interrogatoire d’un tribunal fantoche dirigé par un juge cynique qui s’était juré de l’anéantir. À 19 ans, elle est brûlée sur le bûcher. Son dernier mot : « Jésus ! » Dieu, en créant Jeanne, fit preuve d’une originalité surprenante. Mystique et politique, féminine dans son cœur et masculine dans ses vertus, d’une simplicité inouïe et d’une sagesse exquise…
L’incarnation de l’humanisme chrétien
Je comprends que Voltaire ne la supportât pas. Il voyait en elle l’incarnation de l’humanisme chrétien, celui qui met à nu l’inconsistance de toutes ses théories. Les filles de Dieu, quand elles sont réellement filles de l’Homme, épouvantent les ennemis du Christ. Elles sont trop belles pour passer inaperçu. Alexandre Pouchkine, dans sa dernière œuvre, celle qu’il écrivit quelques jours avant sa fin tragique à Saint-Pétersbourg en 1837, met dans la bouche d’un journaliste anglais ces quelques phrases sur Voltaire et son pamphlet « La Pucelle d’Orléans » : « Il n’y a pas dans l’histoire moderne de sujet plus émouvant et plus poétique que celui de la vie et la mort de l’héroïne d’Orléans. Qu’en fit Voltaire, ce digne représentant du peuple français ? Une fois dans sa vie il lui fut donné d’être poète, et voilà la manière dont il usa de son inspiration ! Par son souffle satanique il attise les flammes qui s’étouffent parmi les cendres du bûcher, et comme un sauvage ivre il se met à danser autour de son misérable feu de joie. Comme jadis les bourreaux romains il ajoute les injures aux souffrances mortelles de la vierge… Tous en France recevaient avec enthousiasme ce livre dans lequel le mépris pour tout ce qui est sacré pour l’homme et pour le citoyen atteint son paroxysme de cynisme. Quel triste siècle ! Quel triste peuple ! ».
Jeanne d’Arc m’inspire. J’aime sa présence. J’aime lui parler. Elle nous dit : « Ta jeunesse, tes talents, tes forces, tout cela est pour Dieu ! Prends les choses telles qu’elles viennent, mais ne sois pas passif. Ouvre ton cœur au monde entier, prend des risques et lance-toi en avant ! »