Quelque 150 000 personnes de 135 nationalités différentes sont attendues le 5 mai 2018 à Tor Vergata, dans la banlieue de Rome, pour une rencontre entre le pape François et le Chemin néocatéchuménal. À l’origine de cet itinéraire de formation catholique pour petits et grands adapté aux sociétés modernes, deux Espagnols, Kiko Argüello et Carmen Hernandez.
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Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Aujourd’hui, le Chemin néocatéchuménal est implanté dans plus de 900 diocèses à travers une centaine de pays du monde. Il compte 17 000 communautés, dont une soixantaine en France. Et dire que cet itinéraire de formation catholique n’existaient pas il y a 60 ans ! À l’origine de cette œuvre au rayonnement mondial, deux Espagnols, Francisco Argüello — dit Kiko — et Carmen Hernandez.
Le premier est artiste, la seconde biologiste. Ils se sont rencontrés en 1964, à Palomeras Altas, une banlieue pauvre de Madrid. C’est de là qu’est partie leur volonté d’évangéliser les bidonvilles. De là qu’ils ont posés les jalons d’un itinéraire de formation chrétienne inédit qui dès le début des années 1970 s’est propagé dans le monde entier sous le nom de Chemin néocatéchuménal. Recommandé dès 1974 par le Saint-Siège comme “un parfait exemple de ce renouveau liturgique et catéchétique” voulu par le concile Vatican II, ses catéchèses et rites d’initiation chrétienne post-baptismale ont été reconnues théologiquement et juridiquement par Benoît XVI, en 2011.
Le pape François, comme ses prédécesseurs Jean Paul II et Benoît XVI, a envoyé en mission des centaines de familles “pour annoncer l’Évangile et rendre témoignage” sur des territoires où la déchristianisation est presque totale. Ce 5 mai, le successeur de Pierre devrait envoyer 36 nouvelles missio ad gentes, nom donné aux communautés formées à l’appel d’un évêque pour évangéliser des lieux sécularisés. Le témoignage que de nouvelles méthodes, de nouvelles expressions et un nouveau courage peuvent porter du fruit.
Francisco Argüello
Francisco Argüello, est peintre et musicien. Né le 9 janvier 1939 à Léon, en Espagne, il se convertit après une crise spirituelle existentielle qui le pousse vers des petits cours de chrétienté. Inspiré de l’action de Charles Foucauld et de sa quête d’une nouvelle approche apostolique, en prêchant non pas par les sermons, mais par son exemple, il fait l’expérience de la pauvreté matérielle et de la misère sociale dans les bidonvilles. Il découvre en même temps des groupes de jeunes chrétiens qui agissent pour aider les pauvres et les prostituées, dont Pilar, la sœur de Carmen Hernández. Petit à petit, sa volonté d’aller témoigner aux pauvres non plus en leur apportant du réconfort mais en vivant avec eux, s’affirme. Il rencontre Carmen et pose les premiers jalons du Chemin. Francisco Argüello, est également connu comme musicien et compositeur de la grande majorité des chants du mouvement. Peintre de talent, il est spécialisé dans les icônes et les vitraux.
Carmen Hernandez
Née en 1936 à Ólvega, dans le nord de l’Espagne, Carmen Hernandez est décédée le 19 juillet 2016, à l’âge de 85 ans. Licenciée en chimie à Madrid, puis diplômée en théologie, elle s’est consacrée très jeune à l’évangélisation. D’abord au sein de l’Institut des Missionnaires du Christ puis lors de voyages entre Rome et la Terre Sainte pour parfaire sa formation spirituelle. Carmen “a été très importante pour le Chemin car elle a contribué à actualiser dans les communautés la réforme liturgique du Concile”, a confié Kiko Argüello à La Croix, le jour de son décès. Très directe avec tout le monde, y compris avec les prêtres, évêques et cardinaux, la co-fondatrice du Chemin était très sollicitée lors des Congrès eucharistiques ou des journées mondiales de la jeunesse.