Week-end et vacances incertains, ponctualité au travail menacée, la grève des cheminots n’a pas fini de faire monter la pression dans son for intérieur. Quelques conseils pour ne pas céder à la colère et aux altercations.
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Un trajet quotidien de quelques dizaines de minutes peut rapidement devenir un chemin de croix de plusieurs heures en période de grève des transports. Et la tension peut rapidement monter d’un cran lorsque l’on est jeté dans une bousculade ou bloqué dans une rame bondée. Un instant qui peut être interminable et qui, on le sait très bien, se renouvellera quatre fois par semaine jusqu’aux beaux jours… Si le mouvement social n’est pas prolongé.
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Même avec la meilleure volonté du monde, les cheminots ne peuvent pas assurer sur commande les trajets prévus lorsque plus de 60 % des effectifs cesse le travail. Quatre fois moins de trains… et tout autant de voyageurs : c’est mathématique, on peut faire une croix sur le voyage tout confort et spacieux qui laisse rêveur quand on croise du regard une affiche promotionnelle de la SNCF.
Un voyage loin d’être printanier
Le mois de mai arrive… Les températures printanières sont annoncées. Et si, dehors, la chaleur commence timidement à s’installer, dans la rame surchargée, sans un centimètre d’espace entre chaque voyageur, c’est une véritable fournaise ! Le voisin déstabilisé dans les tournants trébuche sur vos chaussures… Si l’on ajoute en plus ses nombreux coups de coudes, certes involontaires, et son coup d’épaule pour entrer dans la rame malgré le signal sonore, la personne qui vous fait face vous semble de plus en plus antipathique.
C’est facile d’aimer sa famille et ses amis, c’est aussi relativement aisé d’avoir un regard compassionnel pour le sans-abri qui dort sur les bancs de la station de métro pendant que vous allez travailler. Mais cette personne en face de vous, qui pourrait très bien être un ami, un collègue ou un voisin, est difficile à aimer. L’amour n’est-il pas plus fort lorsqu’il est compliqué ? Sainte Thérèse de Lisieux connaissait le pouvoir d’aimer quelqu’un qui paraissait détestable. Pour elle, l’amour est un acte et non un sentiment.
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Le train avance toujours. À chaque station, toujours le même soulagement lorsque des dizaines de passagers descendent. Mais toujours la même frustration d’en voir autant monter. À peine le temps de prendre une grande bouffée d’air frais que le cauchemar ambulant reprend son chemin. Enfin, quelques minutes seulement. Voilà que le train est désormais immobilisé sur les voies, au beau milieu d’un tunnel sombre. L’obscurité règne, seules les quelques lumières du wagon éclairent de façon minimale les voyageurs impatients. Au micro, la petite voix anonyme annonce une dizaine de minutes d’attente. C’en est trop, les nerfs sont à bout, les portes ne peuvent évidemment pas s’ouvrir en pleine voie, le silence règne. Comment rentabiliser ce temps qui passe ? Il suffit d’avoir dans sa poche un objet miraculeux pour faire passer le temps : un chapelet. Cette prière qui impose calme, silence et méditations peut se faire dans toutes les circonstances. Elle peut s’interrompre entre deux dizaines et permet de se plonger vers l’essentiel, oubliant le tracas immédiat qui règne dans cette rame. Elle témoigne, aux yeux de tous, d’une foi profonde qui accompagne le pèlerin du quotidien.
La liberté à l’horizon
Le train repart. Cette fois c’est la bonne, la destination s’approche à grand pas. Sur le quai de la gare, au loin, une foule importante est amassée. Elle attend la même chose que vous attendiez quelques dizaines de minutes plus tôt. Quant à vous, toutes vos pensées obscures s’éclaircissent, le bout du tunnel est juste là et, lorsque les portes s’ouvrent, vous ignorez les derniers coups d’épaule. Vous marchez en suivant les autres, vous croisez par hasard un collègue qui descend du même train que vous. Encore énervé, il vous décrit un trajet digne d’un périple en enfer. Vous constatez alors que vous avez appris à aimer, à louer et à remercier Dieu et votre prochain. Vous avez pris le même train, mais pas le même chemin.