Miséricorde et Vérité organise pour la première fois un pèlerinage à Lourdes, du 28 avril au 1er mai, à l’intention des personnes baptisées, divorcées et engagées dans une nouvelle union. L’occasion de se pencher sur l’accueil et la place que leur réserve l’Église, encouragée par l’exhortation apostolique Amoris Laetitia. L’association Miséricorde et Vérité, née en 2010, est le fruit d’une réflexion menée par le père Jacques Nourissat (décédé le 7 mars 2014) dès 2002 de former un groupe de réflexion composé de prêtres, de diacres et de laïcs, ayant pour mission d’apporter un soutien pastoral aux personnes baptisées divorcées. Pour la première fois, du 28 avril au 1er mai, l’association organise un pèlerinage à Lourdes afin de répondre tout particulièrement à l’appel lancé par le pape François dans son exhortation apostolique Amoris Laetitia. Dans ce texte, le souverain pontife encourage à redonner une place aux personnes divorcées et à approfondir leur accompagnement pastoral et spirituel, afin d’« aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de l’Église, pour qu’il se sente l’objet d’une miséricorde imméritée, inconditionnelle et gratuite. »
Des lieux de souffrance
Les personnes baptisées, divorcées et engagées dans une nouvelle union, n’ont pas accès aux sacrements de l’Église. Certaines d’entre elles souffrent de cet état qu’elles vivent comme une exclusion de la communauté chrétienne. À cela s’ajoute parfois un sentiment de culpabilité, lié à leur situation matrimoniale. Tout l’enjeu de l’accompagnement pastoral des divorcés remariés réside dans la capacité à « leur assurer qu’elles font pleinement partie de l’Église, qu’elles sont baptisées et donc que Dieu ne peut reprendre les grâces données le jour de leur baptême », explique à Aleteia Viviane Mugnier, vice-présidente de l’association Miséricorde et Vérité. L’objectif est aussi de leur faire goûter l’immense miséricorde divine à leur égard. Car « comprendre qu’on est aimé de Dieu bouleverse une vie », souligne-t-elle.
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Divorcés remariés : quelle place en paroisse ?
Le père Gérard Berliet, prêtre du diocèse de Dijon, président de l’association et organisateur du pèlerinage, confie que le choix de Lourdes prend ici tout son sens. Le sanctuaire marial est témoin de multiples souffrances et possède une grâce qui lui est propre, la grâce d’accueillir toutes les souffrances du monde, par Marie, Mère de Miséricorde. « Notre mission sera d’essayer d’apporter des éléments de discernement, afin que, avec la grâce de Lourdes, chacun puisse comprendre, mûrir, cheminer personnellement et spirituellement, et trouver sa place auprès du Christ », rappelle-t-il.
« Il existe plein de façons de communier au Christ »
En dehors des sacrements, comment se rapprocher du Christ ? Une des missions de Miséricorde et Vérité est d’enseigner qu’il est possible, malgré la privation de sacrements, de vivre uni au Christ. Viviane Mugnier affirme qu’ « il existe plein de façons de communier au Christ ». « Même s’il n’y a pas de communion, cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien. Il existe plusieurs chemins par lesquels le Christ peut venir à notre rencontre. À nous d’apprendre à y prêter attention », indique de son côté le père Berliet. Cela peut être par un chant, par la Parole de Dieu, ou au moment de l’élévation. « La question à se poser est : comment Jésus me rejoint-il à la messe ? », confie-t-il.
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Marthe Robin : une rencontre purificatrice !
Marthe Robin, dans la distinction qu’elle fait entre la communion et l’oraison, apporte également dès 1930 un éclairage sur la privation du sacrement de l’Eucharistie : « Si l’on me demandait : que vaut-il mieux faire, l’oraison ou la sainte communion ? Les deux sont vivement à conseiller. Mais s’il faut porter une préférence, je crois que je répondrais l’oraison, car l’oraison est une disposition et une préparation immédiate à la sainte communion. La communion fréquente est un conseil, l’oraison est un divin précepte : « Priez, priez sans cesse », dit Jésus. Or il est difficile de bien prier et de prier sans cesse si le cœur ne se remplit pas de bonnes, de saintes pensées, fruits de la méditation… Quelqu’un a dit : on trouve des chrétiens qui communient tous les jours et qui sont en état de péché mortel. Mais on ne trouve jamais une âme qui fasse “oraison” tous les jours et qui demeure dans le péché. »