Emmanuel Macron a évoqué la création d’une deuxième journée de solidarité comme “une piste intéressante” pour faire face au défi budgétaire posé par l’allongement de la durée de la vie. En jeu, le financement par le mécanisme de la solidarité du coût de la dépendance des aînés.
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La journée de solidarité, travaillée mais non payée aux salariés, a été créée en 2004, à la suite de la canicule qui avait causé 15 000 décès en août 2003. Initialement fixée au lundi de Pentecôte, elle avait pour objectif de financer une meilleure prise en charge des personnes âgées et handicapées. Elle devait servir à “créer des milliers de places supplémentaires en établissement, à moderniser l’aide à domicile ou à pérenniser le financement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)”, mais également à embaucher du personnel dans les maisons de retraite.
31 milliards d’euros récoltés
Cette journée s’applique aux salariées ; les professions libérales n’y sont quant à elles pas assujetties. Depuis sa création, cette journée a permis de récolter environ 31 milliards d’euros. À partir de 2008, le choix du jour est laissé à la libre appréciation des employeurs. Certains d’entre eux suppriment un jour de congé ou de RTT, d’autres offrent cette journée à leurs salariés. Tous doivent de toute façon s’acquitter d’une contribution (0,3 % de la masse salariale) reversée à la CNSA (Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie). Les revenus du capital sont également concernés par cette contribution et, depuis avril 2013, le dispositif s’est étendu aux retraités imposables.
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En 2017, cette journée a rapporté 2,37 milliards d’euros. 1,42 milliard a été octroyé aux personnes âgées et 946 millions aux personnes handicapées, selon la CNSA. Dimanche 15 avril, lors d’une interview sur BFMTV, Emmanuel Macron a parlé de l’hypothétique création d’une deuxième journée de ce type. En effet, selon une étude de la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques), 2,3 millions de Français pourraient être dépendants en 2060. L’idée provoque des remous. Tandis que certains dénoncent un impôt caché, d’autres estiment que l’intention est bonne mais que l’effort fourni ne parviendra pas à répondre aux besoins réels.