C’est en plein cœur de Paris, dans le deuxième arrondissement, qu’Alliance Vita a choisi de marquer les esprits en ouvrant son showroom clandestin. L’objectif : dénoncer tout le « marché de la procréation » qui se cache derrière la notion de « PMA pour toutes ».
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C’est une devanture qui dérange. « Location, ventre, achat », « Conception sur mesure »… Les slogans affichés sur la vitrine pourraient correspondre à de nombreux biens de consommation : une voiture ? de l’électroménager ? En poussant la porte, c’est pourtant une toute autre réalité qui s’impose. Une vingtaine de bébés en plastique, tous marqués d’un code-barres, sont exposés sur une étagère. De part et d’autre, des mannequins dont les têtes ont été remplacées par des cartons portant les lettres P, M, A et G, P, A. Au-dessus, les noms des acteurs participant à ce juteux business de la création sont affichés : Cryos, Surrobaby, Nova Clinic… Bébé sur mesure ou bébé à tout prix, bienvenue dans le marché de la procréation !
C’est pour dénoncer cette réalité que l’association Alliance Vita expose, pendant trois jours (jusqu’au 19 avril), son showroom clandestin. « Nous voulions rendre palpable ce que nous ne cessons de dénoncer », explique à Aleteia Blanche Streb, docteur en pharmacie et directrice de formation et de recherche pour Alliance Vita. « La fameuse “PMA pour toutes” débattue en France depuis le début de l’année vise à abandonner le critère d’infertilité médicale pour accéder aux techniques de procréation artificielles. L’objectif de ce showroom “choc” est de montrer que cette notion de “PMA pour toutes” est le révélateur d’un basculement qui s’opère vers un véritable marché de la procréation… qui s’installe tranquillement et insidieusement en France ».
Cette boutique éphémère d’Alliance Vita présente ainsi en rayonnage des femmes porteuses, des géniteurs anonymes, des stocks de gamètes, et des bébés sur mesure afin de dénoncer des réalités qui existent dans d’autres pays mais aussi en France, en toute impunité, et qui pourrait devenir légales demain. « En Chine, un bébé est né quatre ans après le décès de ses parents grâce à une mère porteuse et aux « efforts » de ses grands-parents pour récupérer les embryons du couple », rappelle ainsi Blanche Streb, qui publie un ouvrage intitulé Bébés sur mesure. « C’est tout simplement de l’acharnement procréatif ! »
« Voulons-nous que les enfants de demain soient fabriqués sur mesure, génétiquement modifiés, selon le bon vouloir de commanditaires revendiquant le statut de plus en plus indéfini de parent ? », s’interroge Alliance Vita. Alors que les États généraux de la bioéthique s’achèvent à la fin du mois, Blanche Streb tire la sonnette d’alarme : « C’est une transformation globale inquiétante de la manière dont on regarde la procréation : elle devient le fruit d’un désir individuel comme si l’enfant était un droit. On modifie totalement notre regard sur la procréation humaine, est-ce désormais la biotechnologie qui va nous soumettre à la vie ? »