À l’approche de la journée mondiale de prière pour les vocations, le 22 avril, Aleteia brosse le portrait de sœur Emilie des Fraternités Monastiques de Jérusalem. Elle a fait profession perpétuelle en 2010.
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C’est vers l’âge de quinze ans, au moment de se projeter dans ses futures études, que l’adolescente se pose cette question essentielle : « Qu’est-ce que je veux être plus tard ? ». Le mariage et la vie religieuse lui apparaissent tous deux comme des chemins de bonheur. Elle sent bien que le Seigneur la veut toute à Lui, mais elle ne sait pas encore comment. Car « si Dieu est très aimant, Il est aussi très discret », ajoute-t-elle.
Finalement, la jeune femme, grande amatrice de pâtisserie, commence à travailler en recherche et développement dans le secteur agro-alimentaire. Alors qu’elle a 23 ans, l’une de ses amies l’appelle pour lui annoncer qu’elle entre dans la vie religieuse. Un élément déclencheur. La jeune femme fond en larmes, réalisant inconsciemment qu’elle-même n’a pas encore fait le pas. Elle décide de dire « oui » à Dieu. « Ce jour-là, quand j’ai dit “oui” au Seigneur, je ne m’étais jamais sentie aussi libre », confie-t-elle. Alors que, paradoxalement, l’idée d’avoir à poser un choix la terrorisait. « C’est comme si j’avais attendu dix ans sur le quai d’une gare et que j’étais enfin montée dans le train ».
Rejoindre tout le monde dans la contemplation
À partir de ce moment, Emilie décide de se consacrer à Dieu et songe à devenir missionnaire. Mais aller au Brésil, cela veut dire renoncer au Bénin. Et s’envoler pour le Bangladesh implique de ne pas aller à Haïti. Encore cette fameuse question du choix. Finalement, elle découvre que « dans la contemplation, on peut rejoindre tout le monde ». Hop, une réponse supplémentaire. Dieu l’attend donc dans la vie contemplative.
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Après moult trépidations, la jeune femme enthousiaste découvre les Fraternités Monastiques de Jérusalem lors d’un week-end à Saint-Gervais (Paris). « Je me suis sentie comme un poisson dans l’eau ». Elle est touchée à la fois par la vie fraternelle, la simplicité et la joie. Pourtant, la vie toute simple des sœurs n’a, à première vue, rien d’extraordinaire. Mais un coup de foudre, cela ne s’explique pas. Elle démissionne et quitte son travail, qu’elle aime énormément, pressée par un appel plus grand encore.
Comptable et pâtissière
Les Fraternités monastiques de Jérusalem ont pour vocation d’être des oasis au cœur des villes et au milieu des foules, dans des lieux où on laisse parfois peu de place à Dieu. Frères et sœurs ont chacun des vies communautaires séparées, mais les temps liturgiques sont communs. Aujourd’hui, sœur Emilie est en mission au Mont Saint-Michel avec six autres religieuses. Elle est comptable pour le sanctuaire… et pâtissière pour ses sœurs quand le cœur lui en dit.
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Quand on lui demande pourquoi son engagement perdure aujourd’hui, sœur Emilie répond simplement : « Parce que j’y suis très heureuse ». Elle ajoute : « Vivre avec le Seigneur est un puits sans fond. On y a goûté un peu, mais il reste encore un océan à découvrir ». Elle explique que la vie fraternelle permet aux moniales d’expérimenter l’amour de Dieu pour elles. Un amour qui s’incarne. « Nous sommes d’âges, d’origines, de caractères différents. La vie communautaire n’est pas toujours rose mais nous partageons nos joies et nos souffrances. Nous sommes comme de gros cailloux qui se polissent au fil du temps et deviennent peu à peu des galets ».
Très souvent, c’est au contact d’une personne consacrée ou d’une communauté qu’une vocation religieuse s’éveille. Pour celles et ceux qui se posent la question d’un appel de Dieu, le meilleur moyen de confronter leur désir avec la réalité sera de tisser des liens avec la communauté qui les attire. Par exemple, en venant faire quelques séjours à l’hôtellerie de tel ou tel monastère… C’est souvent là que le discernement pourra commencer. En amont, de précieux témoignages de religieux et consacrés peuvent aussi vous guider.
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