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Raphaël Cornu-Thenard, missionnaire de cœur

RAPHAEL CORNU THENARD
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Domitille Farret d'Astiès - publié le 14/04/18
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Raphaël Cornu-Thenard, 42 ans, architecte et père de six enfants a fondé Anuncio en 2008. A l’occasion des 10 ans de ce mouvement évangélisateur, rencontre avec son fondateur.

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Aleteia : L’évangélisation, pour vous, c’est quoi ?
Raphaël Cornu-Thenard : Cela fait 20 ans que je fais de l’évangélisation de rue. J’ai commencé après avoir fait une rencontre personnelle avec le Seigneur. J’ai alors découvert une chose importante : on n’a pas besoin d’être formé pour annoncer l’Évangile et faire l’expérience de Dieu. Et en même temps, il est bon pour tout chrétien d’être formé. Nous sommes tous appelés à être missionnaires. L’annonce directe est une expérience d’union à Dieu très forte. On découvre que plus on s’efface, plus Il passe. Ma conviction de fond, c’est que tout chrétien devrait le faire. Cela change notre rapport à Dieu. En 1998, l’évangélisation, c’était encore assez nouveau. Le cardinal Lustiger avait beaucoup poussé pour la mission. En vingt ans, cela a beaucoup changé. L’Esprit saint nous a poussés parce qu’il y avait un vrai réveil missionnaire dans l’Église. Je m’émerveille. Des petits curés d’Ars qui veulent renouer un lien avec la société, il y en a plein la France en ce moment. Mais beaucoup ne savent pas comment faire. La question du comment me semble très importante. En priant, en partageant nos expériences, en mettant en commun nos réussites et nos ratés. C’est pour cela qu’on a créé le Congrès Mission.



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Pouvez-vous nous raconter les débuts d’Anuncio ?
L’élément déclencheur a été un songe. Je me suis réveillé un matin avec l’image de gens qui faisaient un râteau dans un champ de blé. On voyait que le blé était haut mais on ne le moissonnait pas. Le champ représentait la France et le râteau, un outil qui permettait de scruter le pays en détail et de n’oublier personne. On a prié avec cette image et on a discerné. Pendant plusieurs années, on a répondu à cet appel. On réunissait un maximum de missionnaires à la Sainte-Baume (Var), et on montait des missions en simultané à Cannes, à Palavas-les-Flots, à Biarritz, à Carnac… A la fin, on se retrouvait tous pour un grand événement de conclusion à Paris. Pendant cinq, six ans, cela a tenu Anuncio. Puis, en 2014, j’ai fait un autre songe qui m’a montré qu’Anuncio avait à devenir simplement une dent du râteau. Il fallait que cette dent soit comme une pioche qui descendrait en profondeur. C’était un appel à évangéliser moins, mais plus profondément. On a alors lancé un service dans les paroisses et les groupes pour leur transmettre cette expérience qu’on avait eue en la formalisant un peu.

Comment Anuncio va évoluer dans les prochaines années ?
On sert selon la façon dont on nous appelle. Plus les temps avancent, plus on voit à quel point les gens ont soif de Dieu. Je rencontre beaucoup de personnes qui ont cette soif et trouvent des réponses qui ne sont que des vérités partielles parce que personne ne leur a annoncé le Christ. Aujourd’hui, on ne croit plus aux religions de la même façon. Les gens attendent qu’on leur fasse rencontrer Dieu. Ce qui les intéresse, c’est le sens profond des choses. Pour moi, la prochaine étape d’Anuncio, c’est que ceux qui s’y impliquent aillent encore plus loin dans leur expérience d’union à Dieu. L’Esprit-Saint nous réserve des surprises. Il y a eu une autre image, celle d’un jeu vidéo qui indiquait « Level 1 : terminé – Level 2 : press play ». Je demandais à Dieu où ça allait me conduire et la seule réponse que je recevais était : « Press play ». C’est ça, la vie avec Dieu. Il faut dire oui sans savoir où l’on va. Et où Anuncio sera dans quatre ans, je n’en ai aucune idée.


POPE FRANCIS
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