Sur la place saint Pierre de Rome, à la fin de la messe des Rameaux, des jeunes ont remis au pape un document élaboré par 300 délégués du monde entier pour évoquer leurs attentes avant le synode des jeunes qui doit se tenir au mois d’octobre.
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C’est un document qui fait douze pages. Douze pages qui vont servir de document de travail pour les évêques qui se réuniront en octobre prochain pour un synode sur “les jeunes, la foi et le discernement des vocations”. “Nous avons besoin de modèles qui soient attractifs, cohérents et authentiques” ont ainsi insisté les 300 jeunes réunis toute la semaine au Vatican pour un pré-synode.
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Elaboré après une semaine d’échanges, ce document insiste également sur le besoin de formation. En préambule, les jeunes insistent sur son objectif : il doit être une “boussole” pour les Pères synodaux. Il vise ainsi à exposer les “réalités spécifiques” et “les différents contextes” des jeunes d’aujourd’hui. Les jeunes, écrivent-ils eux-mêmes dans cette synthèse, essayent de “donner du sens” dans un monde toujours en mouvement. Pour cela, ils ont tous le souhait d’un “sentiment d’appartenance”, de communautés qui les soutiennent. L’Eglise a un “rôle vital” à jouer pour cela, assurent-ils, en répondant à leur “désir d’avoir des communautés fortes”.
Pour cela, la première mission de la communauté chrétienne vis-à-vis des jeunes et de leur offrir des “modèles qui soient attractifs, cohérents et authentiques”. Et le document d’expliciter cette demande : “Les jeunes veulent des témoins authentiques, des hommes ou des femmes qui donnent une image vivante et dynamique leur foi”. Trop souvent, déplorent-ils, la sainteté paraît “inatteignable”.
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Ce besoin concerne en particulier les jeunes femmes, qui cherchent des figures référentes, non pas en terme de responsabilité, mais de mission : beaucoup de jeunes ont une vision “peu claire” de son rôle propre au sein de la communauté des croyants.
“De meilleures explications”
Ce besoin de modèles se reflète aussi dans une demande de formation. L’Eglise doit continuer “proclamer la joie de l’Evangile en se laissant guider par l’Esprit Saint”, souligne le document. Trop souvent, regrettent les jeunes, il est difficile “d’entendre le message de l’Evangile”.
Notamment sur les questions sociétales et affectives : si des jeunes ne comprennent pas certains enseignements de l’Eglise ou ont de “profonds désaccords” avec ceux-ci, ils demandent avant tout de “meilleures explications”. De même, les jeunes saluent les initiatives qui offrent une meilleure compréhension des sacrements.
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Sur la vocation, les jeunes demandent une “compréhension simple et claire” de celle-ci. S’ils comprennent qu’il faut donner un but à leur vie, ils ne savent pas comment “connecter” ce but avec “la vocation comme cadeau et appel de Dieu”. L’Eglise, estiment les jeunes, a une “occasion” à jouer dans le discernement vocationnel, pour les accompagner dans leur “responsabilité” personnelle à entendre l’appel du Seigneur.
Un besoin “d’accompagnateurs”
Ces désirs ne sont pas désincarnés : les jeunes demandent à l’Eglise des “accompagnateurs”. Pas forcément consacrés, ceux-ci doivent être des “chrétien[s] fidèle[s] et engagé[s] dans l’Eglise et le monde”. “Une Eglise attractive est une Eglise en relation”, insiste le document.
Ces mentors, demandent les jeunes, doivent eux aussi recevoir une bonne formation. Et ne pas être mis sur un “piédestal” car leur éventuelle chute à un impact “dévastateur” chez les jeunes accompagnés. Pour les jeunes, il ne s’agit pas “de personnes parfaites mais de pécheurs pardonnés” qui marchent à leurs côtés.
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L’Eglise aussi est appelée à être “authentique”, c’est-à-dire à “reconnaître rapidement et sincèrement ses erreurs passées et présentes”. “Une Eglise crédible n’a pas peur d’être vu comme vulnérable”, martèlent les jeunes dans leur document. Et si elle agit ainsi, alors l’Eglise se “différenciera des autres institutions et autorités en lesquelles la plupart des jeunes n’ont pas confiance”.
“Excessivement sévère et moraliste”
L’Eglise, insiste encore les jeunes, ne doit pas se concentrer sur les questions institutionnelles, mais sur les personnes. Parfois, regrettent-ils, les pasteurs semblent “déconnectés” et l’Eglise est alors “non-pertinente”. A l’inverse, “nous voulons une Eglise qui nous aide à trouver notre vocation”, revendiquent les participants au pré-synode.
Pour les jeunes, la communauté catholique doit ainsi être “accueillante et miséricordieuse” : elle doit aimer “chacun, y compris ceux qui ne correspondent pas à ses standards”. Souvent, remarque le document, l’Eglise apparaît “excessivement sévère et moraliste”.
Formation au leadership
Par ailleurs, les jeunes demandent qu’on leur fasse confiance. Ils peuvent être une “présence joyeuse, enthousiaste et missionnaire” alors que sans cela les communautés peuvent sembler “mortes”. C’est pourquoi ils demandent à être impliqués dans les processus décisionnel, à tous les niveaux : du groupe de croyants jusqu’à la Curie romaine.
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L’Eglise doit donc développer des formations au leadership pour des jeunes leaders et veiller à leur “développement continu”. Les séminaristes et les religieux, considèrent les jeunes, devraient pouvoir mieux accompagner les jeunes leaders. “Nous ressentons fortement que nous sommes prêts à devenir des responsables”, soutiennent-ils.
Pour cela, les jeunes demandent à l’Eglise de les rejoindre dans leurs lieux de vie par de nouvelles voies “créatives”. Dans les écoles et les universités, ils demandent notamment une présence “plus forte et plus efficace”. Le message évangélique doit également être annoncé sur les nouveaux moyens de communication.
Concernant ceux-ci, l’Eglise doit enseigner le discernement pour éviter de tomber dans une “réalité parallèle qui ignore la dignité humaine”. En effet, si les avancées technologiques ont “réellement amélioré nos vies” elles comportent aussi une certaine “ambiguïté” et “certains vices”. Notamment la “crise généralisée de la pornographie”, souligne les jeunes.
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