Comment convient-il de recevoir la sainte communion ? Cette question suscite bien des polémiques depuis la (ré)introduction de la pratique « dans la main », après des siècles de communion dans la bouche.
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Le débat sur le mode de réception de la communion rebondit régulièrement. Quel mode de réception incarne la forme la plus respectueuse ou la plus intime de communion ? Quelle est la pratique la plus ancienne ? Le pape François l’a rappelé lors de sa catéchèse du 21 mars, on peut communier sous les deux formes. Mais à condition de respecter les prescriptions de l’Église confiées aux conférences épiscopales : “Selon la pratique ecclésiale, les fidèles s’approchent normalement de l’Eucharistie en procession et communient debout avec dévotion, ou à genoux, comme établi par la conférence épiscopale, recevant le sacrement dans la bouche ou — là où cela est permis — dans la main, comme ils le préfèrent”, a souligné le Pape.
Là où cela est permis
Rappelons que les deux pratiques — dans la bouche ou dans la main — sont autorisées en France depuis 1969, après une demande officielle faite au Saint-Siège selon les directives de la toute nouvelle instruction Memoriale Domini (29 mai 1969). L’Église déplorant que “dans certains endroits et dans certaines communautés”, cette façon de faire soit déjà pratiquée, “bien que le Saint-Siège n’ait pas encore donné l’autorisation demandée et que cette pratique ait été parfois introduite sans que les fidèles y aient été préparés convenablement”.
Autorisation accordée, il est précisé aux épiscopats que “l’usage traditionnel est maintenu en vigueur”, que « la nouvelle manière ne doit pas être imposée », et que “les deux manières de communier peuvent coexister dans la même action liturgique”. Des précautions sont également demandées pour éviter les risques possibles : manque de respect, profanation, perte de foi en la Présence réelle… Il est également recommandé une catéchèse adéquate pour expliquer l’introduction du nouvel usage.
Le rôle des conférences épiscopales, la nécessaire confirmation du Saint-Siège et la liberté de choix du fidèle — ni empêché, ni contraint à l’une ou l’autre forme — , a été réaffirmé dans la nouvelle instruction Redemptionis Sacramentum, en 2004, qui insiste à nouveau sur le respect nécessaire et les précautions et règles à observer, notamment pour la communion dans la main :
“Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche. Si un communiant désire recevoir le sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de profanation, la sainte communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles” (n° 92).
La polémique
Au Vatican, le débat est aussi vigoureux. Ainsi, le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal Robert Sarah, très soucieux de voir respecter “la vie liturgique” affiche toujours une position rigoureuse par rapport à la ligne du pape François. “Pourquoi insistons-nous pour communier debout et dans la main ? Pourquoi cette attitude exprimant un manque de soumission aux signes de Dieu, alors que la communion à genoux et dans la bouche est “un acte d’adoration et d’amour que chacun de nous peut offrir à Jésus-Christ ?”, s’interroge-t-il dans la préface d’un ouvrage italien sur le sujet.
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Le pape François, lui, préfère mettre en avant “le prodige de la communion”, se centrant sur la célébration de l’Eucharistie qui “ouvre et unit tous ceux qui ne font qu’un” avec Jésus-Christ. “Nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ”, a-t-il déclaré dans sa catéchèse de mercredi, “nous célébrons l’Eucharistie pour nous nourrir du Christ qui se donne lui-même dans sa Parole et dans le Sacrement de l’autel”. Et de rappeler “qu’après la fraction du pain consacré, le prêtre invite les fidèles au banquet eucharistique (…) pour faire l’expérience de l’union intime avec le Seigneur, source de joie et de sainteté”. Cette sainteté est “le plus beau visage de l’Église”, aime répéter le pape François. Elle sera d’ailleurs le thème de sa prochaine exhortation apostolique dont la parution est annoncée pour le 2 avril, le lundi de Pâques.
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