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Lancés le 18 janvier en vue d’une révision de la loi de 2011, les États généraux de la bioéthique se tiennent actuellement dans toute la France. La question de la fin de vie — et de l’euthanasie — inquiète autant qu’elle interpelle. Les évêques de France réagissent aujourd’hui en appelant à ne pas « se tromper d’urgence ». Encadrer l’aide au suicide ou l’euthanasie revient pour eux à « inscrire au cœur de nos sociétés la transgression de l’impératif civilisateur : « Tu ne tueras pas. » ».
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Quelle société voulons-nous pour demain ? Cette question se pose à tous, à tous les niveaux et dans tous les domaines. Mais elle relève un caractère particulier pour les personnes vulnérables qu’il s’agisse de nouveau-nés, de malades… ou de personnes en fin de vie. Les États généraux de la bioéthique, qui se tiennent actuellement dans toute la France, doivent aboutir à une révision de la loi de 2011. Le suicide assisté et l’euthanasie, qui font partie des sujets abordés, semblent s’imposer dans les esprits de nombreux Français : début mars, une tribune signée par 156 parlementaires publiée dans le Monde exigeait même l’inscription d’une « aide active à mourir » dans la loi française.
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Mais qu’est-ce que cela dit de notre société ? Les évêques de France se sont exprimés aujourd’hui afin d’alerter sur l’urgence de la situation. Une urgence… de fraternité. « Nous voulons avant tout exprimer notre pleine compassion envers nos frères et sœurs en « fin de vie », comme l’Eglise a toujours essayé de le faire. Ils se présentent dans leur faiblesse, parfois extrême. Leur existence est un appel : de quelle humanité, de quelle attention, de quelle sollicitude ferons-nous preuve envers eux qui vivent au milieu de nous ? », s’interrogent-ils.
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Pour eux, la première urgence est de démocratiser l’accès aux soins palliatifs pour répondre à la souffrance des malades. « Ces soins ne sont pas suffisamment développés et les possibilités de soulagement de la souffrance sous toutes ses formes ne sont pas assez connues. Il est urgent de combattre cette ignorance, source de peurs qui ne sont jamais bonnes conseillères et dont s’abreuvent les sondages ». L’urgence, selon eux, consiste d’abord à « poursuivre le développement des soins palliatifs pour que toute personne en ayant besoin puisse, selon la loi du 9 juin 1999, y avoir accès quel que soit son lieu de vie, y compris dans les EHPAD et dans les maisons de retraite ».
Plus globalement, les évêques soulignent le rôle de l’État et la fraternité qu’il proclame et qui fait partie de la devise de la République française. « Comment l’État pourrait-il, sans se contredire, faire la promotion — même encadrée — de l’aide au suicide ou de l’euthanasie tout en développant des plans de lutte contre le suicide ? Ce serait inscrire au cœur de nos sociétés la transgression de l’impératif civilisateur : “Tu ne tueras pas.” Le signal envoyé serait dramatique pour tous, et en particulier pour les personnes en grande fragilité, souvent tiraillées par cette question : « Ne suis-je pas un poids pour mes proches et pour la société ? ».
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Quid également du rôle des médecins et du personnel soignant. Le code de déontologie médicale rappelle ainsi : « Le médecin, au service de l’individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité ».
Enfin, et peut-être surtout, le suicide assisté et l’euthanasie posent la question de la liberté. Les tenants de l’aide au suicide et de l’euthanasie invoquent ainsi « le choix souverain du malade, son désir de maîtriser son destin » et expliquent que « c’est le type même de la liberté personnelle qui ne déborde pas sur la liberté d’autrui ». Mais les évêques de France s’interrogent : « Qu’est-ce qu’une liberté qui, au nom d’une illusoire autonomie souveraine, enfermerait la personne vulnérable dans la solitude de sa décision ? ». L’expérience atteste que la liberté est toujours une liberté en relation grâce à laquelle le dialogue se noue afin que le soignant soit bienfaisant. Nos choix personnels, qu’on le veuille ou non, ont une dimension collective. Les blessures du corps individuel sont des blessures du corps social. Si certains font le choix désespéré du suicide, la société a avant tout le devoir de prévenir ce geste traumatisant. Ce choix ne doit pas entrer dans la vie sociale par le biais d’une coopération légale au geste suicidaire ».
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